Jolie initiative que celle de cet éditeur qui se lance dans l’exhumation de films américains des années 40-50 restés dans l’ombre de classiques plus immédiats. Dans la première livraison de films noirs, D.O.A. et La Cible vivante se côtoient, non sans raison. Outre leur narration similaire (deux hommes meurent dès le début de chaque film […]
Jolie initiative que celle de cet éditeur qui se lance dans l’exhumation de films américains des années 40-50 restés dans l’ombre de classiques plus immédiats. Dans la première livraison de films noirs, D.O.A. et La Cible vivante se côtoient, non sans raison. Outre leur narration similaire (deux hommes meurent dès le début de chaque film et vont raconter leur trajectoire en flash-back), les deux films évoluent sur le même fil du rasoir et transgressent les usages du genre. Ambiance de whodunit retourné chez Rudolph Mate quand Edmond O’Brien mène une cruelle partie de Cluedo, cherchant à savoir qui l’a mortellement empoisonné ; ironie grinçante chez Anthony Mann quand Erich von Stroheim joue un artiste de cirque, trahi par sa partenaire de numéro. Au-delà de leurs qualités scénaristiques, c’est toutefois le film de Mann qui l’emporte, celui de Mate étant moins soigné dans sa réalisation et sa photo. Mate n’a pas le punch d’un Aldrich pour exploiter au mieux un scénario exemplaire qui appelait à plus de rigueur stylistique. Dans les années 80, Annabel Jankel réalisera un remake très supérieur à l’original. Quant à Mann, il a l’intelligence de traiter son sujet avec une grande sobriété, laissant infiltrer dans son film la cruauté d’un beau personnage féminin. Au-delà du film de série, une riche et étonnante réflexion sur les apparences.
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