“Une minute de silence ça peut durer très longtemps. Une vraie minute de silence ça dure une éternité” (Bande à part, Jean-Luc Godard, 1964). Et si être un cinéaste consistait à faire parler les silences, même à l’heure du cinéma parlant ? C’est ce que nous suggère Blow-Up en consacrant son dernier épisode à ces […]
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« Une minute de silence ça peut durer très longtemps. Une vraie minute de silence ça dure une éternité » (Bande à part, Jean-Luc Godard, 1964). Et si être un cinéaste consistait à faire parler les silences, même à l’heure du cinéma parlant ? C’est ce que nous suggère Blow-Up en consacrant son dernier épisode à ces plages de vide sonore s’étalant au gré des images, de Martin Scorsese (Les infiltrés / Raging Bull) à Frederico Fellini (8 1/2). Le silence est un outil à part, quand ce grand rien investit les films juke-box de Xavier Dolan (Laurence Anyways), créant ainsi un effet de contraste bienfaiteur, ou le Mission : Impossible de De Palma – participant à la gradation du suspens hitchcockien.
D’entre tous, David Lynch a livré l’une des plus saisissantes interprétations du mutisme. L’image d’une longue route déserte éclairée dans la nuit par les phares d’une voiture. Cette lost highway du film éponyme est la formalisation du silence, quelque chose d’inexistant et pourtant de palpable, fluctuant, d’omniprésent dans le cadre et de continu. Ce n’est pas pour rien si le même Lynch a fondé un club privé ultra-hype répondant au doux nom de…SILENCIO. Le Club SILENCIO, au-delà du 142 Rue Montmartre, est d’abord le cadre onirique de Mulholland Drive, dernier chef d’oeuvre en date d’un esthète qui met en scène ce qui ne peut se dire en mots.
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