Le “bond de peur” (jumpscare), c’est ce choc furtif qui renvoie le cinéma horrifique à sa visée la plus frontale : faire sursauter, ébouillanter les nerfs, percer le palpitant. C’est l’intrusion perverse, en trois secondes à peine, du traditionnel “boo!” qui fait crier les enfants le soir d’Halloween. Des Dents de la Mer aux screamers […]
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le « bond de peur » (jumpscare), c’est ce choc furtif qui renvoie le cinéma horrifique à sa visée la plus frontale : faire sursauter, ébouillanter les nerfs, percer le palpitant. C’est l’intrusion perverse, en trois secondes à peine, du traditionnel « boo! » qui fait crier les enfants le soir d’Halloween. Des Dents de la Mer aux screamers de l’ère 2.0 tendance Google Hammer, des films de Mario Bava ou John Carpenter au jeu vidéo The Maze, le jumpscare est devenu un langage en soi, joliment synthétisé en ce supercut tétanisant. Une vidéo angoissante nous promenant de Brian de Palma (Carrie) à James Wann (Insidious).
Comme le démontre ce montage, le jumpscare est un art de la fulgurance, une perpétuation du « shocker », un récit à part qui ne demande qu’à être réécrit. Ainsi, Wes Craven en son slasher postmoderne le tourne en dérision (Scream), Sam Raimi fait de ce « saut », plus qu’un outil, un véritable leitmotiv – de The Evil Dead (1981) à Jusqu’en enfer (2009) – et Peter Jackson en use en son block’ d’heroic fantasy (le plan traumatisant sur Bilbo) pour mieux nous renvoyer à son horrifico-spectaculaire Fantômes contre Fantômes et plus encore à la tonalité pulsionnelle de ses premiers films (Braindead)…
{"type":"Banniere-Basse"}