Le nouveau disque de Rone, le retour agréablement surprenant de Tune-Yards, les embardées pop et r’n’b de Noga Erez, les influences funky de STR4TA et les morceaux improbables de Floating Points et Pharaoh Sanders : voilà de quoi faire groover votre fin de semaine !
Rone – Rone & Friends (InFiné/Bigwax)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est depuis Cancale, où il vit désormais en famille dans une maison face à la mer (…) qu’Erwan Castex a initié son nouveau disque à l’automne dernier. Faute d’être en tournée avec le ballet et en solo pour Room with a View, Rone part donc d’un morceau interprété par Alain Damasio et Mood, le bien nommé Un, point de départ d’une collection de chansons, dont le générique dessine à la fois des amitiés fidèles (Alain Damasio, Flavien Berger, Laura Etchegoyen), des rencontres hasardeuses (Jehnny Beth, Dominique A, Camélia Jordana) et des opportunités heureuses (Georgia, Roya Arab, Casper Clausen d’Efterklang). Procédant par échanges de fichiers entre confiné·es, le compositeur cherche autant à revisiter certains instrumentaux déjà parus qu’à retravailler des maquettes abandonnées.
Par Franck Vergeade
>> Notre critique est à retrouver dans le prochain numéro des Inrockuptibles
Noga Erez – Kids (City Slang/PIAS)
Le dernier morceau du nouvel album de Noga Erez s’intitule Switch Me Off. A l’évidence, l’Israélienne n’a toutefois aucune intention de se murer dans le silence. A l’écoute de KIDS, il s’agit au contraire d’affirmer une présence, une voix, une sensibilité. La sienne. Celle qui a fait basculer sans retenue les amateur·rices d’Off the Radar, un premier long format paru en 2017 et salué par la presse internationale, grâce auquel elle a pu tourner dans le monde entier et populariser une esthétique ô combien hybride, à l’intersection du r’n’b et du rap, de l’électronique et des musiques non-occidentales.
Par Maxime Delcourt
>> Notre critique : Dans la tête de Noga Erez, artiste pop à l’énergie sauvage
Floating Points x Pharoah Sanders x The London Symphony Orchestra – Promises (Luaka Bop Records)
Amorcée en 2015, l’idée d’une collaboration entre Sam Shepherd et Pharoah Sanders s’est concrétisée à la fin 2019. Les deux hommes ont alors passé une semaine ensemble en studio à Los Angeles (où vit Pharoah Sanders), expérimentant et improvisant, dans une écoute extrêmement attentive l’un de l’autre. Ensuite, Sam Shepherd a commencé à retravailler le matériau de cette session et l’envie lui est venue d’ajouter des cordes. D’abord empêché par le confinement du printemps 2020, l’enregistrement a pu être réalisé durant l’été au sein des légendaires studios AIR de George Martin, à Londres, avec le London Symphony Orchestra – le tout en une seule prise, dans le respect des mesures de distanciation entre les instrumentistes.
Par Jérôme Provençal
>> Notre critique : Floating Points et Pharoah Sanders unissent leurs forces pour un opéra cosmique dense et palpitant
STR4TA (Gilles Peterson & Jean-Paul ‘Bluey’ Maunick) – Aspects (Brownswood/Bigwax)
Grands potes de longue date, Peterson et Bluey s’associent pour renouer avec leur amour de jeunesse, ce jazz imbibé d’embardées funky apparu en Angleterre dans les eighties. Estampillé Brit-funk, le genre renaît de ses cendres sur Aspects, un disque (heureusement) dépouillé de toute nostalgie qui a bâti sa carcasse sur un élan d’immédiateté. Tout le processus de création du duo vise à retrouver la substantifique moelle de la structure jazz + funk de ce Londres des années 1980. A l’époque, les gars se fréquentaient déjà, notamment autour du groupe Incognito mené de front par Jean-Paul et signé par Gilles sur son propre label, Talkin’ Loud. Sous le sigle de STR4TA, leur nouvelle formation réitère le groove insulaire d’un genre qui a failli passer à la trappe.
Par Juliette Poulain
Tune-Yards – Sketchy (4AD/Wagram)
Tune-Yards n’est ni le premier ni le dernier groupe que la musique aura sauvé de la déprime ambiante. Tant mieux, car l’univers du duo d’Oakland est l’un des antidépresseurs les plus efficaces qui soient. Alors, quand Merrill Garbus et Nate Brenner reviennent hanter nos platines après avoir songé un temps à les délaisser, on a le sourire béat jusqu’aux oreilles et on savoure d’autant plus qu’il·elle ont des choses à dire. Révolte, colère, consternation, mais aussi espoirs infinis animent tour à tour ce disque protéiforme qui refuse avec bravoure toute étiquette.
Par Alexis Hache
>> Notre critique est à retrouver dans le prochain numéro des Inrockuptibles
{"type":"Banniere-Basse"}