Alors que le début fait explicitement référence à Manhattan, avec sa voix off, son phrasé “urbain branché” et sa statistique amusante (“J’avais 1 chance sur 120 de rencontrer une actrice“, tant que ça ?), et si l’ombre de Woody Allen est parfois un peu envahissante, le premier film de Yvan Attal trouve vite un ton […]
Alors que le début fait explicitement référence à Manhattan, avec sa voix off, son phrasé « urbain branché » et sa statistique amusante (« J’avais 1 chance sur 120 de rencontrer une actrice« , tant que ça ?), et si l’ombre de Woody Allen est parfois un peu envahissante, le premier film de Yvan Attal trouve vite un ton qui lui est propre. Au lieu d’empiler les scènes de comédie people sur le thème éternel de l’étoile toujours filante (Charlotte G.) et du brave mec pénible, limité, jaloux compulsif mais attachant quand même (Attal en M. Charlotte, journaliste à Infosport, qui ne s’intéresse qu’au foot et à Charlotte, deux passions dévorantes), il confère à son film une certaine élégance formelle, et essaie d’éviter la succession de sketchs au profit d’un véritable récit. Remarquable quant à la qualité du regard porté sur ses personnages, souvent très drôle, bourré de petites idées efficaces et d’anecdotes bien amenées, Ma femme est aussi un joli film mélancolique, où le rire peut se bloquer devant une angoisse dont on ressent toute la douloureuse sincérité. On se prend même à regretter que Attal, tout à sa décision de rester sur le terrain de la comédie populaire de qualité (un domaine où les élus sont rares, profitons-en), n’ose pas plus affronter le mélange des genres en poussant son film vers une réflexion sur son métier. Sa timidité de débutant ne l’empêche pas de fort bien filmer cette très grande actrice qu’est Charlotte Gainsbourg. Sympathiques et charmants, ces deux-là sont parvenus à faire un film qui leur ressemble.
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