De Nicolas Klotz, on avait le souvenir évasif de La Nuit bengali et La Nuit sacrée, deux coprod’s empesées, adaptations de romans de Mircea Eliade et de Tahar Ben Jelloun, entraperçues au détour de diffusions télé, vite zappées. Rien de marquant, rien qui laissait présager de l’accomplissement aujourd’hui atteint. Nicolas Klotz n’est pas sorti de […]
De Nicolas Klotz, on avait le souvenir évasif de La Nuit bengali et La Nuit sacrée, deux coprod’s empesées, adaptations de romans de Mircea Eliade et de Tahar Ben Jelloun, entraperçues au détour de diffusions télé, vite zappées. Rien de marquant, rien qui laissait présager de l’accomplissement aujourd’hui atteint. Nicolas Klotz n’est pas sorti de la nuit, et choisit celle de la St Sylvestre. En maquisard bardé d’une caméra DV, d’un temps de préparation conséquent et d’un budget rationné, il prend désormais à revers le cinéma de studio, où il s’était auparavant fourvoyé, pour s’arrimer aux basques des nouveaux hommes du sous-sol dostoïëvskien et redonné à ces victimes de l’exclusion le plein écran et toute la part romanesque que les médias, uniquement braqués sur la traque du fait de société, leur avait confisqué. Paria fait office de contre-feu au laminage des reportages de type Zone Interdite, et, au sein d’un écrin documentaire, ne cesse de clamer son appartenance à la fiction, même s’il doit en découdre avec le cinéma du réel. C’est de cette inter-pénétration des formes, de ce combat ou chacun des genres se trouve revigoré, que Paria tire sa singulière beauté et que ses personnages accèdent au salut. Porté par les improvisations de Brad Mehldau, Paria n’est certes jamais très loin de l’errance sous tutelle Mingus de Shadows.
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