Un jeune homme, Mario, marié et père de famille, vit chez ses parents, des immigrés italiens. Élevé dans un milieu modeste et laborieux, il ne supporte plus cette existence sans avenir. Il rencontre un truand charismatique qui le prend sous sa protection. Séduit par le monde de la nuit, Mario trouvera dans le caïd une […]
Un jeune homme, Mario, marié et père de famille, vit chez ses parents, des immigrés italiens. Élevé dans un milieu modeste et laborieux, il ne supporte plus cette existence sans avenir. Il rencontre un truand charismatique qui le prend sous sa protection. Séduit par le monde de la nuit, Mario trouvera dans le caïd une figure paternelle plus inquiétante que protectrice.
L’Engrenage est une bonne surprise. Frank Nicotra est un ancien champion de boxe au palmarès prestigieux, reconverti dans l’écriture et la mise en scène cinématographique. Pour son premier long métrage, il a choisi la voie du film noir social, catégorie féconde de notre patrimoine à laquelle L’Engrenage renvoie agréablement. L’atout du film est de puiser dans la mythologie du polar hexagonal sans succomber aux sirènes du néo-polar américain ou hongkongais. Plus proche de l’univers de José Giovanni que des effets de Quentin Tarantino et John Woo, des barons de bar tabacs et des Gitans proxénètes que des serial killers ou des trafiquants de coke, le film ne se hasarde pas à la greffe impossible de formes modernistes ou étrangères sur un sujet qui n’en a pas besoin. Dénué d’esbroufe, L’Engrenage est un film qui se tient droit, en phase avec son héros intègre malgré tout et ses personnages au mode de vie archaïque. Voyous machistes et putes en souffrance, bars enfumés et dancings glauques de province… : le film nous installe dans un atmosphère à la fois familière et exotique, mélange de pittoresque cinématographique et de réalisme social. On trouve surtout chez Nicotra un souci de mêler tragédie et naturalisme que n’auraient pas renié Gérard Blain ou Paul Vecchiali.
Les acteurs, pour la plupart débutants ou non professionnels, apportent à leurs personnages une densité physique et une retenue émotionnelle impressionnantes. Amitié virile, homosexualité latente, amour contre devoir, guerres claniques, trahison : les ressorts dramatiques ne sont pas neufs, mais la façon dont le cinéaste y croit, avec sincérité et au risque de la naïveté, détonne dans le paysage cinématographique actuel.
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