Après être passé entre bien des mains (Oliver Stone, James Cameron, Chris Colombus), le remake de La Planète des singes échoit à Tim Burton, qui n’en fait pas grand-chose.
On se souvient que le jeune Tim Burton était parvenu à transformer la superproduction Batman (et surtout sa suite Batman Returns) en film personnel, malgré la pression des studios. Desservi par un scénario médiocre et des acteurs peu concernés, Burton ne réitère pas cet exploit avec cette nouvelle version de La Planète des singes. Il livre
un blockbuster certes plus agréable à regarder qu’une production anonyme, mais où l’on peine à retrouver la poésie et l’inventivité du cinéaste rêveur. La surcharge décorative ne rend que plus gênante l’absence d’idée de mise en scène ou le manque de conviction ou de professionnalisme des comédiens. Mark Wahlberg est inexistant, Estella Warren moins bonne que dans Driven. Seul Tim Roth semble avoir conscience qu’il joue dans un film de Tim Burton, et compose dans le vide un personnage inoubliable de chef de guerre simiesque hanté par sa haine des humains. On savait Burton peu concerné par les mouvements de foule, les scènes à grand spectacle ou la mise en scène de l’action, mais il se surpasse avec la bataille finale qui est totalement bâclée. Ceux qui s’attendaient à une vaste fresque de science-fiction regrettèrent le film original de Franklin J. Schaffner, sans génie mais musclé ; ceux qui cherchaient la signature de Tim Burton furent plus désappointés encore. Celui-ci s’est absenté de son film. En attendant le prochain ?
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