Fresque autobiographique relatant sur plus de soixante ans et trois générations les espoirs et déboires d’une famille communiste fuyant l’Italie fasciste pour échouer à Marseille alors qu’elle avait la Statue de la Liberté en point de mire, Bella Ciao est un drôle d’objet, pétri de naïveté et de maladresse, qui irrite le plus souvent mais […]
Fresque autobiographique relatant sur plus de soixante ans et trois générations les espoirs et déboires d’une famille communiste fuyant l’Italie fasciste pour échouer à Marseille alors qu’elle avait la Statue de la Liberté en point de mire, Bella Ciao est un drôle d’objet, pétri de naïveté et de maladresse, qui irrite le plus souvent mais parvient, par l’élan brouillon qui habite son réalisateur, à désamorcer le courroux qu’on avait fourbi dès les premières séquences. Si Stéphane Giusti s’emplafonne dans les clichés avec une régularité assez désarmante, si sa direction d’acteurs est bien lâche et ses audaces de mise en scène pour le moins puériles, jamais pour autant il ne triche ou ne calcule, ce qui nous change du cynisme désabusé affiché par nombre de jeunes cinéastes. De cet « hymne à la vie », on retiendra paradoxalement les scènes de décès et de deuil, volatiles et pudiques, et une théâtralité toute primitive, écho à ces spectacles bancals qu’offraient dans de clairsemées salles municipales des troupes itinérantes et effrangées.