A sa manière south-parkienne light, Shrek, titre et nom du héros qui est un mixte de shriek (cri perçant) et de schreck, effroi en allemand, ? comme dans Max Shreck (acteur de Nosferatu) ?, est en partie une entreprise de démolition des adaptations classiques de contes par Walt Disney. Normal, ce dessin animé en 3D […]
A sa manière south-parkienne light, Shrek, titre et nom du héros qui est un mixte de shriek (cri perçant) et de schreck, effroi en allemand, ? comme dans Max Shreck (acteur de Nosferatu) ?, est en partie une entreprise de démolition des adaptations classiques de contes par Walt Disney. Normal, ce dessin animé en 3D est produit par le principal concurrent du géant du dessin animé : DreamWorks. Mais si l’on passe à la moulinette des bribes de Blanche-Neige ou de La Belle au Bois dormant, on ne peut pas parler de satire en règle. Tout au plus tourne-t-on en dérision Disneyland quand les héros arrivant au château du méchant Lord Farquaad, après avoir passé des guichets et des tourniquets de parc d’attraction, découvrent un univers aseptisé, factice et sans vie. Non, ce qui caractérise surtout Shrek, c’est son côté trash, son inversion des valeurs traditionnelles, où se condensent les apports de la contre-culture des années 60 et la mode gothique des années 80 prolongée par l’heroic fantasy, les jeux de rôles et un folklore néo-sataniste (Cf. Blair Witch, Harry Potter). Certes, ça n’est pas tout à fait nouveau : de Buffy contre les vampires aux films d’Harmony Korine, en passant par les photos de Nan Goldin, on connaît la chanson. Mais ici, le principe est adapté aux tout petits, c’est à dire édulcoré, et transposé sur un plan légèrement anal : Shrek se lave les dents avec un immonde résidu de ver, sort de ses oreilles de la cire dont il fait une bougie. Cet ogre vert, gros et repoussant mais gentil, n’est rien d’autre qu’une version au goût du jour et amusante de Quasimodo ou de la Bête de Cocteau. Seulement, si la laideur était autrefois vécue comme une fatalité (Cf. Notre Dame de Paris) ou une malédiction initiatique et transitoire (Cf. La Belle et la Bête), elle devient ici un atout. Car ce qui plaît n’est plus la perfection plastique ni la pureté, mais le spectaculaire ? Gainsbourg l’avait compris avant tout le monde. Shrek n’a rien de révolutionnaire ; c’est un produit sympathique en diable, bourré d’humour parodique, et d’une grande variété thématique.
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