L’affaire est entendue : le dôme Imax, écran hémisphérique surdimensionné où est projeté ce film, est une source de nausée pour ceux qui ne fréquentent pas le grand huit. Mais le cinéma étant à l’origine un spectacle forain, on aurait tort de dédaigner l’expérience, surtout qu’on finit par s’y faire. Certes, en nous retraçant en […]
L’affaire est entendue : le dôme Imax, écran hémisphérique surdimensionné où est projeté ce film, est une source de nausée pour ceux qui ne fréquentent pas le grand huit. Mais le cinéma étant à l’origine un spectacle forain, on aurait tort de dédaigner l’expérience, surtout qu’on finit par s’y faire. Certes, en nous retraçant en 40 minutes la création de la terre et la naissance de la vie dans les océans, le cinéaste pousse le bouchon un peu loin, surtout qu’il agrémente le film d’un commentaire pédagogique et vieillot. Cela dit, Calderon ne manque pas d’audace et suit la trace du grand Jean Painlevé. D’une part en agrandissant de façon spectaculaire des protozoaires ou du plancton, d’autre part en nous faisant découvrir des espèces marines inconnues défiant l’imagination, ou des scènes splendides comme la reproduction des oursins ? dont le sperme lâché au gré des mouvements de la mer ressemble à un nuage rouge. Seule vraie réserve : la manie du bruitage qui confère aux frôlements entre bestioles microscopiques un bruit de boîte de conserve. Il y a des limites à la manipulation du réel.