Dans une cour de prison, on assiste à une véritable scène d’envoûtement : Karmen, au son des percussions, invite la geôlière de l’établissement à partager ses déhanchements provocateurs et la conquiert jusque dans son lit. L’ouverture sulfureuse de cette version sénégalaise de Carmen présage le déploiement d’une force érotique libre, dévastatrice, entière. Il n’en sera […]
Dans une cour de prison, on assiste à une véritable scène d’envoûtement : Karmen, au son des percussions, invite la geôlière de l’établissement à partager ses déhanchements provocateurs et la conquiert jusque dans son lit. L’ouverture sulfureuse de cette version sénégalaise de Carmen présage le déploiement d’une force érotique libre, dévastatrice, entière. Il n’en sera pourtant rien. On assiste plutôt à un film confus, peinant à trouver ses marques dans la ligne musicale jazzy qu’il choisit de suivre : il en épouse les flottements et les changements de ton sans pour autant s’imprégner de la transe nécessaire à ce drame passionnel. La tension s’effiloche, nous laissant dans une tiédeur pour le moins malvenue quand il s’agit de traiter un tel morceau de femme, pas franchement faite pour la demi-mesure. Karmen arrive à devenir aussi molle et insipide que Lamine, le lieutenant qu’elle séduit puis rejette. Ainsi, avant même que celui-ci ne la poignarde, le film semble la tuer, comme si, au fond, le premier à en avoir eu peur fut Joseph Gaï Ramaka, son propre réalisateur.
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