Le dessin animé européen se lancerait-il sur les traces de son homologue américain ? Depuis quelques années, les petits miquets mignons tout plein se font faire les poches par des cartoons à la ligne pas très claire, guidés par une émancipation décapante. Sans aller jusqu’à la satire socio-politique comme leurs coreligionnaires yankees, qu’ils s’appellent South […]
Le dessin animé européen se lancerait-il sur les traces de son homologue américain ? Depuis quelques années, les petits miquets mignons tout plein se font faire les poches par des cartoons à la ligne pas très claire, guidés par une émancipation décapante. Sans aller jusqu’à la satire socio-politique comme leurs coreligionnaires yankees, qu’ils s’appellent South Park où Simpsons, une poignée de francs-tireurs français, anglais où belges se sont mis en tête de ramener le dessin animé dans une cour de récré potache encerclée par les coins carrés des Trinitrons. Après avoir donné naissance à un culte au gré de ses passages dans les cases de programmes courts de Canal + et des festivals, le bestiaire taré créé par Patar et Aubier s’échappe sur grand écran. PicPic, cochon magique et André, le mauvais cheval, règnent sur ce zoo de l’absurde. André est une vraie tête de mule qui passe son temps à flinguer un cowboy masqué qui ne cesse de ressuciter pour aller se taper des chopes « de bièrrrr » au saloon voisin. PicPic lui est plutôt du genre sympa, toujours prêt à aider son prochain, du moment qu’on ne l’empêche pas d’écouter ses disques où sont racontés ses contes favoris. Sinon il se fâche tout rose cochon et entame un jerk qui lui procure des pouvoirs magiques’
Au pays de Tintin, les Patar-Aubier font un peu tache d’encre, rejoignant en cela le bastion de subversion animé par Noël Godin, les Snuls (version locale de nos défunts Nuls), Jan Bucquoy et Benoît Poelvoorde ? on doit d’ailleurs à ces deux zozos le générique animé des Carnets de Mr Manatane. A leur manière, ils dynamitent le plat pays en l’agitant de soubresauts d’hystérie réclamant un jumelage avec celle de Tex Avery. En résulte un waterzooï énergétique où, de même que les personnages se déforment, découpent, trucident, tronçonnent entre eux, les styles s’entrechoquent. Coups de crayons ou figurines de pâte à modeler, collages de papier ou cellos, ce show de la déconne enchaîne des numéros plus tordants et survitaminés les uns que les autres. Et tant que PicPic pourra rimer avec BipBip, André avec Vil Coyote, ces histoires belges à voir plus d’une fois resteront les plus drôles.
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