A priori, ce film argentin ressemble à un quelconque produit nord-américain, du moins sur le plan du scénario, gentiment romanesque, légèrement dérisoire, en tout cas très classique, qui relate l’initiation à l’amour et à la vie urbaine d’un adolescent, ouvrier en province. A y regarder de plus près, on trouve dans Une nuit avec Sabrina […]
A priori, ce film argentin ressemble à un quelconque produit nord-américain, du moins sur le plan du scénario, gentiment romanesque, légèrement dérisoire, en tout cas très classique, qui relate l’initiation à l’amour et à la vie urbaine d’un adolescent, ouvrier en province. A y regarder de plus près, on trouve dans Une nuit avec Sabrina Love une sorte de franchise, de fraîcheur, de vérité et un zeste de crudité inexistants dans les films hollywoodiens courants. Ceci d’abord grâce à la personnalité de l’actrice Cecilia Roth (Sabrina Love), qui exsude le charme et le naturel dans un rôle de présentatrice de porno-show télé évidemment vulgaire. Ensuite, il y a le mélange des genres : le parcours initiatique du jeune candide et le monde décadent des professionnels de l’érotisme cheap. Et puis le style du film lui-même, anti-sophistiqué, au diapason des personnages : peu de chichis, des scènes tournées dans les rues parmi la foule, la séquence dans le dancing vieillot pratiquement improvisée tout du long. Ce côté simple et direct fait tout l’intérêt de ce film pas follement original mais sans prétention qui confirme la vitalité du cinéma argentin. L’inverse exact de l’autre film sud-américain de la semaine, Te quiero, exercice hitchcocko-antonionien qui flattera les esthètes, mais que pour ma part je trouve bien poseur. Chacun ses goûts.
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