Composé essentiellement d’entretiens avec des historiens et philosophes (Alain Finkielkraut, Annette Wievorka, Claude Lanzmann, Elias Sanbar ), ce documentaire se propose d’analyser le négationisme et d’en dresser l’état des lieux aujourd’hui. Evidemment, la première question que l’on se pose sur un tel sujet est s’il mérite qu’on le traite, qu’on y consacre du temps, de […]
Composé essentiellement d’entretiens avec des historiens et philosophes (Alain Finkielkraut, Annette Wievorka, Claude Lanzmann, Elias Sanbar ), ce documentaire se propose d’analyser le négationisme et d’en dresser l’état des lieux aujourd’hui. Evidemment, la première question que l’on se pose sur un tel sujet est s’il mérite qu’on le traite, qu’on y consacre du temps, de l’énergie, de l’intelligence, qu’on lui fasse ?écho . La réponse des auteurs est oui, à juste titre à notre avis : à partir du moment où le phénomène existe, aussi répugnant soit-il, mieux vaut le connaître et le penser plutôt que l’ignorer. D’autant qu’après une remarquable analyse de l’histoire et des racines de cette pathologie de la haine où certaines personnes de gauche ont aussi joué leur rôle, ce film nous apprend que l’influence du négationisme n’est pas si anodine ou microscopique qu’on veut bien le penser. Le documentaire se garde de toute généralisation hâtive et reste constamment équilibré et nuancé en donnant par exemple longuement la parole à Elias Sanbar, essayiste palestinien qui rappelle au passage que l’OLP avait interdit en son temps la publication du Protocole des sages de Sion, célèbre faux antisémite inventé par la police secrète du tsar. Il n’empêche que ce nouveau terreau de développement est préoccupant. Autre sujet d’inquiétude, Internet, vitrine planétaire inespérée pour toutes les officines divulgant la peste brune. Yahoo vient de perdre un procès en France à ce sujet, mais quid du reste du monde ? Autre question, fallait-il inclure les négationistes dans ce film ? Aux ?cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les Juifs? par lesquelles Godard raillait la pseudo-démocratie médiatique, les auteurs posent ici un ?95 minutes pour les intellectuels, penseurs, victimes et autre personnes sensées, 5 minutes pour les Roques ou Garaudy?. C’est encore trop dirait Lanzmann ; c’est assez pour incarner le monstre et ne pas le laisser à l’état abstrait.
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