Davantage qu’un film sur la solitude, Taxi Driver explore le masochisme d’un petit blanc qui ne cesse de mettre à l’épreuve son ignorance et son puritanisme, dans de purs réflexes d’échec et de douleur, d’abord lors de la désastreuse drague d’une bourgeoise WASP belle et cultivée, incarnation du fantasme de la femme inaccessible, puis l’acte […]
Davantage qu’un film sur la solitude, Taxi Driver explore le masochisme d’un petit blanc qui ne cesse de mettre à l’épreuve son ignorance et son puritanisme, dans de purs réflexes d’échec et de douleur, d’abord lors de la désastreuse drague d’une bourgeoise WASP belle et cultivée, incarnation du fantasme de la femme inaccessible, puis l’acte de violence désespéré (la tentative tout aussi désastreuse d’assassiner un politicien en campagne); un geste warholien ? connaître sa minute de célébrité, à n’importe quel prix ? que Scorsese étudiera à nouveau dans un de ses meilleurs films, La Valse des pantins, quasi-remake sardonique de Taxi Driver, préférable à la laborieuse resucée ambulancière d’À tombeau ouvert. Enfin, mué en improbable ange exterminateur, Travis partira en croisade pour sauver une prostituée mineure et droguée des griffes d’un proxénète. Dépressif, ambigu mais beaucoup moins irresponsable qu’on a pu le prétendre ? Travis n’est l’objet d’aucune glorification ?, Taxi Driver reste le chef-d’œuvre officiel de Scorsese et de toute une génération. Cela ne l’empêche pas d’être aussi un grand film.
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