La semaine dernière, confrontée à un tollé général, la chaîne de supermarché Cora renonçait au licenciement d’une caissière accusée d’avoir récupéré un ticket de caisse pour un hamburger gratuit. A supposer que le groupe bénéficiait auparavant d’une image d’employeur modèle dans la population, son aura en a pris un coup. L’enseigne a contre-attaqué ce dimanche en […]
La semaine dernière, confrontée à un tollé général, la chaîne de supermarché Cora renonçait au licenciement d’une caissière accusée d’avoir récupéré un ticket de caisse pour un hamburger gratuit. A supposer que le groupe bénéficiait auparavant d’une image d’employeur modèle dans la population, son aura en a pris un coup.
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L’enseigne a contre-attaqué ce dimanche en postant sur Youtube une vidéo prétenduement spontanée, réalisée par ses salariés, pour voler au secours de l’enseigne. On y voit un escadron de smicards enjoués célébrer l’amour de l’entreprise qui les nourrit.
“Une ambiance sympathique”, “une entreprise familiale” (groupe Louis-Delhaize, 20,8 milliards de chiffres d’affaires en 2010, 2800 magasins dans le monde), “je suis très contente de venir travailler” : bosser chez Cora a l’air vraiment coolos – la moitié de la rédaction des Inrockuptibles songe d’ailleurs à franchir le pas.
http://www.youtube.com/watch?v=0vzqF_NzgQU
Difficile d’aller demander aux salariés-témoins qui leur a proposé de se prêter au jeu et dans quelles conditions, puisque leurs noms n’apparaissent pas à l’image. C’est comme ça chez Cora. Réalisation faussement amateur, déclarations exagérément enthousiastes contrebalancées par de petites interventions plus nuancées, toutes les grosses ficelles y passent.
Y compris le fameux “il n’y a pas de fumée sans feu” disséminé dans la vidéo. Certains salariés sous-entendent que leur collègue mise en cause devait bien avoir quelque chose à se reprocher, puisque “chez Cora il faut y aller pour se faire virer”. Une employée (1:00 sur la vidéo) se dit qu’il “y avait peut-être quelque chose avant, il y avait peut-être quelque chose derrière, on ne sait pas exactement ce qu’il en est”. Un autre (2’40) :
“J’étais très étonné qu’une employée se fasse virer pour ça, parce qu’à Cora il faut y aller pour se faire virer […]. Donc après je pense qu’on n’est pas forcément au courant de tout, il n’y a eu qu’une version donnée.”
On entend dans la vidéo quelques questions posées aux témoins interviewés. Par qui, on ne sait pas, sans doute d’autres volontaires oeuvrant au bien commun.
Enfin questions, si l’on peut dire : “Sur Facebook, ce qu’on lit actuellement depuis mercredi euh…” Réponse immédiate : “Cela m’attriste un peu parce que cela ne reflète pas ce que je vis au quotidien.” (1’40) “D’accord, et qu’est-ce que tu as envie de dire aux clients Cora?” “Que c’est un cas isolé.” “Quel genre de compliments tu aimes bien entendre de la part de tes clients?” Messieurs-dames les voix off de Cora, vous faites du très bon boulot.
Camille Polloni
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