Comme dans les grands drames shakespeariens dont le cinéma classique japonais s’est souvent inspiré, il est affaire dans Sonatine, mélodie mortelle de trahison et de gang. Pour son premier film distribué en France en 1995, Takeshi Kitano reprend les codes du genre du yakusas pour mieux les détruire de l’intérieur. Dans le cadre des Japonismes 2018, Arte rediffuse cinq chefs-d’oeuvre du cinéma japonais, dont le film de Kitano, l’occasion de revenir sur le film.
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Aux fusillades démonstratives, à l’épanchement de sang qui caractérisent habituellement le genre, Kitano préfère la contemplation poétique de l’inutile, de la nature, à travers des longs plans-séquences qui laissent toujours hors-champ la violence. Le film marque aussi la destruction du mythe du gangster : les personnages défaillants de Kitano, en aspirant à autre chose qu’à une simple volonté de pouvoir, se hissent vers des hauteurs que le réalisateur met à l’honneur dans de longs plans sur le ciel.
Le film est disponible en replay sur Arte jusqu’au 30 septembre 2018, accompagné de quatre autres films: Entre le ciel et l’enfer, Chien enragé, Le Château de l’araignée, d’Akira Kurosawa, et Sill the Water de Naomi Kawase.
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