Dans ce film-fleuve, fragmenté en trois parties (« L’Inquiet », « Le Désolé », « L’Enchanté »), Miguel Gomes s’inspire de la forme des Mille et une nuits (2015) pour évoquer la situation actuelle et désolante d’un Portugal asphyxié par les politiques d’austérité européenne. Avec un regard enchanteur dépourvu de cynisme, le cinéaste agrémente sa narration rhapsodique d’une poésie tantôt graveleuse (les dirigeants de la Troïka pris d’une insatiable érection) tantôt poignante (les témoignages de chômeurs victimes de la crise).
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À la croisée du documentaire et de la fiction, alternant les genres avec légèreté (reportage, journal intime, sketch), le film est moins un constat amer sur notre présent qu’une formidable arme de résistance. Formidable car elle mêle l’esthétique au politique, la souffrance personnelle au grand bain de l’Histoire (magnifique scène de baignade qui clôture la première partie), le quotidien le plus banal à l’aventure collective la plus baroque.
Les trois parties des Mille et une nuits sont à (re)découvrir sur Arte jusqu’au 17 août.
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