Débuts prometteurs et stylés pour cette série vintage qui assume son potentiel de séduction.
La rentrée des séries US a livré ses premiers verdicts. Entre le carton de la plaisante New Girl et les flops de The Playboy Club ou de Prime Suspect, une surprise nous a enchanté. On annonçait Pan Am, série sur la mythique compagnie aérienne sixties, comme une basse réplique de l’esprit Mad Men ? Elle nous a déjà attrapé par le noeud de cravate, avec le meilleur pilote de la saison, sans jeu de mots.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cette création de Jack Orman (ancien d’Urgences) suit la vie trépidante des hôtesses et leurs manières de s’envoyer en l’air. Secrets et drames épicent leurs sauts de puce. Thomas Schlamme, réalisateur du premier épisode et producteur en charge du look de la série, a pris au sérieux ce terreau fictionnel léger comme l’air. Collaborateur historique d’Aaron Sorkin, responsable des pilotes sublimes d’A la Maison Blanche et Studio 60 on the Sunset Strip, il a trouvé avec l’espace confiné des Boeing et les uniformes un terrain de jeu à sa hauteur.
La parole n’est pas aussi déliée et musicale ici que chez Sorkin, mais c’est presque un avantage. Pour une fois dans un univers des séries dominé par le scénario, la mise en scène prend le pas dans Pan Am sur la narration et les bons mots. Mieux, elle organise le récit. Un petit goût des romances hollywoodiennes classiques, obsession évidente de Schlamme, pointe ici et là, avec cette croyance toute bête que les clichés sont faits pour être sublimés. Ici, ils revêtent un sens précis, les séduisants rituels des hôtesses étant souvent filmés comme des exercices de dissimulation, de la pure fiction en marche.
S’il est trop tôt pour présager d’une grande série (l’épisode 2, réalisé par Christopher Misiano, a légèrement baissé d’intensité), ce ballet des hôtesses possède des ressources qu’on espère voir grandir. Surtout quand les amazones sont interprétées par Christina Ricci ou la révélation Karine Vanasse. Cette Québécoise a tout d’une grande. Elle tient d’ailleurs un rôle majeur dans le prochain film de son compatriote Xavier Dolan, Laurence Anyways.
Olivier Joyard
Pan Am le dimanche sur ABC
{"type":"Banniere-Basse"}