Tout extasié devant les gueux ensoleillés de Guiraudie, on en viendrait à oublier que la quinzaine commerciale des officiels du spectacle se poursuit. Après La Poison de Guitry sous emballage Becker, grosse promo sur le réalisme poétique. Pour mieux nous refourguer son Carné désincarné, Patrice Leconte s’échine à l’envelopper de soieries tendance : décadrages-recadrages intempestifs, […]
Tout extasié devant les gueux ensoleillés de Guiraudie, on en viendrait à oublier que la quinzaine commerciale des officiels du spectacle se poursuit. Après La Poison de Guitry sous emballage Becker, grosse promo sur le réalisme poétique. Pour mieux nous refourguer son Carné désincarné, Patrice Leconte s’échine à l’envelopper de soieries tendance : décadrages-recadrages intempestifs, ralentis chichiteux, inserts dévissés et caméra parkinsonienne. N’est malheureusement pas Wong Kar-wai qui veut, et une telle inadéquation entre cet univers ranci et un filmage faussement mode achève de précipiter Félix et Lola dans le ridicule. Du mécanique plaqué sur du moribond, il n’y a vraiment pas de quoi rire. Plus prosaïquement, on se tamponne très vite de ces tours de manège entre un forain et une mythomane cernée de khôl. Le seul pompon décroché ici, c’est celui de l’ennui.
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