Des clics et des claques, sur Europe 1, veut se faire l’écho du web. Au risque de n’être qu’un buzzodrome.
Si les chroniques sur le net se sont multipliées à la radio, le sujet n’avait pas encore fait l’objet d’une émission à part entière. C’est chose faite avec Des clics et des claques, sorte d’extension radiophonique de la twittosphère, présentée depuis le 23 août par Laurent Guimier (directeur des sites d’info de Lagardère) avec ses chroniqueurs David Abiker et Guy Birenbaum sur Europe 1. Parmi les intervenants, on reconnaîtra en effet les “twittos” les plus connus du réseau.
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L’originalité de l’émission consiste à ne pas parler exclusivement “du net” comme d’une sorte de pré carré fermé, mais de prendre sa température et de traiter des sujets d’actualité dont il bruisse. D’où aussi le malentendu avec certains internautes qui y voient davantage une émission surfant péniblement sur les buzz du moment plutôt qu’un vrai magazine sur les innovations du net dans le traitement de l’actu. Pour Europe 1, qui comme les autres radios voit son auditeur moyen vieillir, l’enjeu est surtout de faire dialoguer les générations, de ceux qui ne connaissent rien aux réseaux sociaux aux twittos les plus acharnés.
« Ouvrir tous les tuyaux »
La jonction se fait donc à travers le choix des thèmes tirés de l’actualité récente qui offrent matière à débat à la fois via les classiques appels des auditeurs, mais aussi les réactions en direct sur Twitter, lues par des chroniqueurs, ou encore des bloggeurs ou journalistes invités. Guy Birenbaum :
“On part du principe que tout intervenant a le potentiel pour venir débattre en studio. Ce qu’on veut faire, c’est ouvrir tous les tuyaux.”
De fait, la diversité des opinions reflète bien ce mélange des gens et des genres : Laurent Joffrin, invité pour s’expliquer sur un tweet qui lui avait valu une avalanche de moqueries sur le net – “Qui vous autorise à me tutoyer ?” – s’est ainsi vu soutenu par certains auditeurs plus âgés qui partageaient son point de vue.
De même pour Dominique Paillé, qui défendait à l’antenne le fait qu’il n’était pas essentiel pour un politique de parler anglais. Bref, refléter les tendances du web, mais aussi donner la parole à ceux qui ne le fréquentent pas et ouvrir le dialogue, tel pourrait être le pari de cette émission. Le choix des invités (politiques, journalistes, personnalités en tous genres) illustre cette envie de sortir internet de son carcan :
“Tout le monde a un rapport avec internet, explique ainsi Laurent Guimier. Nous avons tous une existence numérique, volontaire ou involontaire et subie.”
De quoi prouver à Benjamin Lancar (le président des Jeunes Pop) que non, internet n’est pas le rendez-vous de la gauchosphère.
Marjorie Philibert
Des clics et des claques du lundi au jeudi sur Europe 1 de 20 h à 21h
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