Combien de nuits blanches à chercher un titre de chanson avant l’application Shazam ? Edito de Johanna Seban.
Cette colonne s’intitule “On connaît la chanson” et le problème, justement, c’est que parfois, on sait très bien qu’on la connaît. Mais ça n’empêche que c’est la lose et qu’on n’arrive pas à en retrouver le titre. Les circonstances du drame peuvent varier. On entre dans le supermarché tandis que la radio joue les dernières mesures d’un morceau, on est foutu.
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On passera vingt-cinq minutes à se concentrer sur ce qu’il nous reste de mélodie en tête tout en cherchant, errant dans le rayon frais, le moyen mnémotechnique sonore qui permettra de fredonner l’air ultérieurement à une tierce personne – démarche qui en soi serait plutôt une bonne idée, si les moyens mnémotechniques sonores existaient.
“Mais tu sais, ça faisait tadadada”, et voilà j’ai oublié le beurre, du coup. Autre source de frustration, l’autoradio. On met le contact, bam : huit secondes d’une chanson qu’on connaît comme si on en avait signé nous-mêmes les arrangements de cordes, nous et nos deux trimestres de solfège, sauf que là, on ne la connaît plus, et après c’est la pub et il va falloir continuer à la vivre, cette vie de chien.
D’aucuns rétorqueront que tout propriétaire de smartphone dispose d’une application pour ça. On les invitera à essayer d’entrer sur l’autoroute sans les mains. “Il est mort car il cherchait le nom d’In the Air Tonight de Phil Collins sur Shazam sur l’A86” n’est probablement pas l’épitaphe la plus glorieuse de l’histoire de l’humanité – et bon courage aux proches du défunt pour le travail de deuil.
Ces dernières semaines, j’ai cherché quel était le titre emprunté par le site internet d’une marque de maroquinerie dont on taira le nom, mais que je partagerai avec quiconque souhaite m’aider par les voies de l’e-mail. C’est un titre que je connais par coeur, et ça fait “tadadada”.
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