Membre du bureau national du PS, Malek Boutih réclame l’exclusion de Théodore Balalas, une figure historique du PS marseillais, en raison de ses années passées au Front national et à l’OAS.
Après plus de trente ans de bons et loyaux services au sein du Parti socialiste, Théodore Balalas, 76 ans, est aujourd’hui sur la sellette. A l’occasion d’un rapport d’Arnaud Montebourg dénonçant les dérives du système Guérini, l’ancien président de SOS Racisme, Malek Boutih, en a profité pour dénoncer le passé frontiste de cette figure historique du PS marseillais.
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Interviewé mardi dans La Provence, Malek Boutih explique qu’il a saisi la commission de discipline du PS au mois de juillet pour demander l’exclusion de Théodore Balalas. Outre son passé au sein du Front national et de l’OAS, l’ancien président de SOS Racisme lui reproche d’avoir été l’un des inspirateurs de la ratonnade qui a eu lieu à Marseille en 1973. Selon lui, Balalas faisait partie du Comité de défense des Marseillais, « dont les tracts honteux ont mis le feu aux poudres ».
Réalisateur de La ratonnade oubliée, le documentaire sur lequel s’est appuyé Malek Boutih pour porter ses accusations, Morad Aït-Habbouche explique que « Théodore Balalas a fait partie des gens qui ont relayé un discours haineux au cours de cette période ». Et comme Malek Boutih aujourd’hui, ce réalisateur se plaint de s’être heurté au mur du silence. « A l’époque, j’avais tenté d’alerter le Parti socialiste, mais personne n’avait voulu réagir. »
« Un garçon sympathique » pour Jean-Marie Le Pen
Interrogé par Les Inrocks, Jean-Marie Le Pen se souvient lui aussi de Théodore Balalas et le décrit comme « un garçon sympathique dont il garde un bon souvenir ». Pour le président d’honneur du Front national, « même si Balalas a choisi de rejoindre le Parti socialiste, il n’a jamais cherché à cracher sur ses anciens amis ».
Bakchich, qui lui avait déjà consacré un article en 2006, relate que Théodore Balalas « a continué à jouer les intermédiaires entre le PS local et l’extrême droite jusqu’au début des années 90 ». L’hebdo satirique raconte même qu’il a longtemps continué à envoyer chaque été une petite carte postale au PS marseillais avec une vue de Berchtesgaden, l’ancienne demeure d’Adolf Hitler.
« C’est un meuble »
Proche de Jean-Noel Guérini, Théodore Balalas était pourtant il y a encore quelques mois à la tête de la puissante commission des adhésions de la fédération des Bouches-du-Rhône.
« Il a toujours tenu des positions bizarres mais c’est un meuble pour nous, on l’a toujours connu », se défend le patron du PS marseillais Patrick Mennucci. « Je comprends que Malek Boutih soit touché dans sa chair mais ça fait plus de quarante ans quand même. »
Pour dépasser le statu quo et provoquer un électrochoc en interne, Malek Boutih n’a pas hésité à mettre sa démission dans la balance en estimant que si Balalas, qui doit prochainement passer devant la commission des conflits du PS, n’était pas exclu, il quitterait le Parti socialiste.
Joint par les Inrocks, Théodore Balalas fulmine : « Ça fait 39 ans, je ne comprends pas pourquoi on vient m’ennuyer avec cela. Toutes les instances du PS étaient au courant de mon passé quand j’ai adhéré en 1974. »
David Doucet
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