Equivalent des Oscars pour la télévision, les Emmys Awards 2011 ont eu le mérite de démontrer une fois de plus que les pronostics sont faits pour être balayés. La nuit dernière, on attendait la confirmation que Mad Men commence à chuter de son piédestal, après quelques mois de buzz catastrophique. Mais le mélo sixties de […]
Equivalent des Oscars pour la télévision, les Emmys Awards 2011 ont eu le mérite de démontrer une fois de plus que les pronostics sont faits pour être balayés. La nuit dernière, on attendait la confirmation que Mad Men commence à chuter de son piédestal, après quelques mois de buzz catastrophique. Mais le mélo sixties de Matthew Weiner a remporté pour la quatrième année consécutive le prix de la meilleure série dramatique, au nez et à la barbe des favoris des observateurs, Boardwalk Empire et Game of Thrones – Le trône de fer en vf.
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Ces deux autres poids lourds sont tout de même repartis avec leurs lots de consolation, meilleur second rôle pour le génial Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans Game of Thrones) et meilleur réalisateur pour Martin Scorsese, qui a posé sa griffe sur le pilote de Boardwalk Empire et a réussi une nouvelle fois à parler trop vite dans son discours de remerciements.
Mis à part la sitcom Modern Family, vainqueur presque sans partage côté comédies (cinq Emmys) et la récompense méritée à Julianna Margulies (The Good Wife) parmi les actrices dramatiques, la litanie des surprises a duré à peu près toute la soirée et concerné quelques chouchous maison. A commencer par la tornade Melissa McCarthy. Révélation outrageuse de Mes meilleurs amies, l’actrice a raflé le prix de l’actrice comique pour son travail dans Mike and Molly.
Chez les mecs, Kyle Chandler, notre coach préféré de Friday Night Lights (vu aussi dans Super 8) a fait la nique à Jon Hamm (Mad Men), Steve Buscemi (Boardwalk Empire) ou encore Hugh Laurie (Dr House) dans la catégorie ultraconcurentielle du meilleur acteur dramatique. Une juste récompense pour cette série mal vue et mal diffusée, qui s’est terminée cette année, et pour laquelle le showrunner Jason Katims a également reçu le prix du meilleur scénario.
Une cérémonie hollywoodienne n’étant pas une vraie cérémonie hollywoodienne sans ses scandales et ses anicroches, on notera le clou du spectacle proposé par l’agité Charlie Sheen, qui s’est lancé dans un exercice de contrition publique en souhaitant le meilleur pour la nouvelle saison de Mon oncle Charlie, série dont il a été viré manu militari en février pour abus de substance divers.
http://youtu.be/N3aeeAwKiso
Le créateur et showrunner de la sitcom, Chuck Lorre, en procès avec la star, a tenté de faire exclure son meilleur ennemi de la cérémonie, sans y parvenir. Ensuite, Charlie Sheen et son remplaçant Ashton Kutcher ont posé ensemble en coulisses arborant de jolis sourires crispés, dans la plus grande tradition hypocrite made in Los Angeles.
Quant à Alec Baldwin, le génial acteur de 30 Rock, il a gagné une fois de plus notre respect éternel en refusant purement et simplement d’apparaître hier soir. Non pas parce qu’il pensait perdre (d’ailleurs il a perdu) mais parce que la chaîne Fox, diffuseur de ces Emmy Awards 2011, a coupé une blague qu’il avait prévu de faire dans le segment inaugural du show.
Cette blague concernait Rupert Murdoch, Newscorp et le scandale des écoutes qui ébranle l’empire du magnat australien depuis cet été. Murdoch, précisons-le, est le propriétaire de Fox. Du côté de la chaîne, on a expliqué sans rire que la blague était « de mauvais goût » et qu’il fallait donc l’enlever. Une censure qu’Alec Baldwin a pris avec un humour relatif sur son compte Twitter :
« Je comprends que Newscorp ait rejeté ma blague. Moi aussi, si j’étais impliqué dans les écoutes de familles de victimes innocentes uniquement pour gagner du fric, je voudrais que personne n’en parle plus jamais. »
Olivier Joyard
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