A Beaubourg, les collections les plus contemporaines sont à l’étroit.
Une fois passé l’épisode houleux du palais de Tokyo confié à Jean de Loisy, c’est l’avenir d’un autre mastodonte de l’institution qui fait question : rien moins que le musée national d’Art moderne, qui expose ses collections du XXe siècle sur deux étages du Centre Pompidou. Mais quid de la partie la plus contemporaine de ce trésor public, trop à l’étroit pour pouvoir être montrée à Beaubourg ? Quid d’un musée du XXIe siècle, dont la nécessité se fait déjà sentir ?
Tandis que le Cnap (Centre national des arts plastiques), autre grand collectionneur public, riche de ses Frac (Fonds régionaux d’art contemporain), présentera nombre d’oeuvres au Tri Postal à Lille à partir du 5 octobre, faisant la preuve qu’il y a un patrimoine contemporain à défendre et à exposer, l’ex-ministre de la Culture et ancien président du Centre Pompidou Jean-Jacques Aillagon, rencontré récemment à l’occasion de son départ du château de Versailles, évoque l’urgence à créer un deuxième site pour un Centre Pompidou « prisonnier d’un bâtiment qui ne lui permet plus de mener son action : paradoxalement l’architecture de Piano et Rogers, avec ses plateaux bas de plafond et sa configuration muséale finalement assez classique est plutôt adaptée à l’art du XXe siècle, mais il faudrait un autre site pour montrer la partie contemporaine. Le ministère devrait se pencher sérieusement sur cette situation », analyse-t-il en rappelant sa préférence pour un site parisien ou en région parisienne.
Et de dénoncer au passage certaines orientations actuelles :
« Au lieu de se lancer sur des projets contestés comme la Maison de l’histoire de France, on ferait mieux de s’engager sur des projets qui représentent pour la France, y compris sur la scène internationale, une véritable nécessité. »
A bon entendeur…
Claire Moulène et Jean-Max Colard