Cachez cette levrette que je ne saurais voir. Le « Domestikator« , une oeuvre d’art censée être exposée lors de la Fiac (Foire internationale d’art contemporain) le 17 octobre prochain, n’a pas été au goût de la direction du Louvre. En cause : son aspect pour le moins évocateur.
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Le jardin des Tuileries, propriété du musée, devait accueillir l’installation: l’oeuvre monumentale du collectif néerlandais de l’Atelier Van Lieshout avait été acceptée dans un premier temps par le célèbre musée parisien.
« Des légendes sur Internet »
Coup de théâtre le vendredi 29 septembre. Jean-Luc Martinez, le patron du Louvre refuse finalement d’accueillir l’installation artistique. « Des légendes sur Internet circulent et attribuent à cette oeuvre une vision trop brutale qui risque d’être mal perçue par notre public traditionnel du jardin des Tuileries », s’est-il expliqué dans un courrier à la Fiac. « Des légendes sur Internet », l’explication aurait de quoi faire sourire, si elle n’était pas la censure pure et simple d’une oeuvre d’art.
Un argumentaire immédiatement balayé par Joop Van Lieshout. « C’est de l’hypocrisie totale. À Bochum, des classes entières sont venues voir le « Domestikator« . Les gens y ont vu quelque chose de drôle mais pas décadent. Et si des enfants y voient quelque chose de sexuel, c’est qu’ils sont en âge de le voir ». Pas de risque, selon l’artiste, de devoir répondre à la question « Papa, c’est quoi une levrette? ».
L’art, forcément subversif
Ce n’est pas la première fois en France que la connotation sexuelle d’une oeuvre ne passe pas. Le sapin de Noël en forme de plug anal de McCarthy avait dû être retiré de la place Vendôme à Paris. Quant au « vagin de la reine » d’Anish Kapoor, installé dans les jardins de Versailles, il avait été maintes fois tagué.
« Il n’y a rien de bestial dans le « Domestikator ». Mon propos, c’est comment les hommes domestiquent la planète, comment ils peuvent aussi l’améliorer », s’est défendu l’artiste. Rien de graveleux, a priori.
Exposé depuis 2015 en Allemagne, « Domestikaor » n’a jamais fait de vagues.
Another night at the office… sleeping in the #Domestikator @atelier_van_lieshout #Ruhrtriennale pic.twitter.com/d4H7NGibPU
— Galaxy Entertainment (@GalaxyFunkyT) August 11, 2016
Quel avenir pour « Domestikator »?
Selon Julien Lombrail, codirecteur de la galerie Carpenters Workshop, la Fiac et la Ville de Paris auraient tenté de trouver un autre emplacement. « Mais c’est trop tard. L’oeuvre est imposante, elle pèse 30 tonnes, et les délais trop courts », a-t-il regretté. Haute de 12 mètres de haut, l’assemblage en forme de position sexuelle pouvait pas passer inaperçu.
Peut-être l’emboîtage cubique trouvera-t-il refuge dans la prochaine édition de « Monumenta« . À l’abri des regards, enfermée dans la verrière du Grand Palais, l’oeuvre pourra peut-être se répandre sur toute la surface sans susciter la polémique.
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