Anne H. avait toujours pensé que son mariage serait le plus beau jour de sa vie. Mais maintenant que le D-Day approche, elle commence à comprendre que ce ne sera pas le cas. Avant l’échéance, au printemps 2015, elle nous raconte chaque mois les coulisses plus ou moins réjouissantes du grand jour.
Certaines femmes ont rêvé toute leur vie de leur robe de mariée. Moi, pas. En ce qui me concerne, le plaisir d’organiser mon mariage tourne plutôt autour de la fête et de la dégustation chez le traiteur, car je suis davantage Masterchef que Nouveau look pour une nouvelle vie. Contrairement à la majorité des futures mariées, passer des heures à choisir une robe n’est donc pas vraiment un plaisir, et pour l’instant je sèche (et je ne me mets pas à chercher comme une dingue, ce qui n’arrange rien). Cela dit, si je ne sais toujours pas quelle est LA robe de mes rêves, je commence à bien cerner les fails à éviter… En effet, quand on a décidé de se marier avec Pierre, je me suis penchée sur les choix de mes copines passées par là avant moi, et j’ai fait mon anti-benchmark.
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Le corset a tout d’un instrument de torture, empêchant les femmes de respirer et de bouger.
Première erreur classique? Le corset. Ma petite cousine Juliette peut en témoigner. Sa tenue était superbe et ne lui avait pas coûté un bras pour rien. Entre 5000 et 12 000 euros, c’est le prix d’une robe chez les créatrices en vue. Ça fait cher de l’heure quand on sait qu’un mariage dure une journée…. Je l’avais lu dans les livres, mais j’ai pu le vérifier grâce à elle: le corset a tout d’un instrument de torture, empêchant les femmes de respirer et de bouger. Conséquence immédiate: Juliette n’a presque pas été sur la piste de danse de la soirée. Il faut dire qu’elle cumulait avec des talons de 10 centimètres. Faire un pas revenait donc à stopper sa respiration tout en s’auto-broyant les pieds. On a vu plus agréable. Si elle a vaillamment tenu le coup toute la journée, elle a finalement jeté l’éponge au milieu de la nuit. Partie aux toilettes sur le coup de 3h30 du matin, elle a passé 40 minutes à tenter de refermer sa robe-prison, sans succès, et est finalement revenue avec tout le dos ouvert. Heureusement, ses parents avaient quitté le dancefloor depuis longtemps et n’ont pas pu pleurer sur son PEL jeté aux orties.
Autre fail majeur? La traîne. Linda, ma copine d’enfance, m’a traumatisée avec ça il y a quelques années. Elle rêvait depuis toujours de sa robe de princesse, avec tout le tralala, et surtout, surtout, une traîne interminable. C’est vrai que, dans l’église, avec les demoiselles d’honneur qui portaient tant bien que mal ces kilomètres de tissu, elle avait un faux air de Lady Di.
Tous les efforts de sa tenue étaient ruinés par cette traîne dont elle avait tant rêvé.
Mais le glamour s’est vite envolé une fois la cérémonie terminée, quand Linda est revenue à la vraie vie, en l’occurrence la pluie. Quand il a fallu marcher, avec cette immense robe qui prenait la boue et que tout le monde a piétinée au moins une fois dans la journée, c’était la cata. Tous les efforts de sa tenue étaient ruinés par cette traîne dont elle avait tant rêvé et dont elle ne savait plus comment se débarrasser.
Dernier écueil? Être obsédée par son visage… Dans tous les films romantiques, on nous montre un futur marié ébloui et surpris par tant de beauté à l’apparition de sa promise. La pression est donc de taille. Mais quand elle se transforme en obsession, c’est l’échec assuré. Mon amie Julia était tellement focus par le fait de ne pas se décoiffer, qu’elle a fait des retouches toute la soirée et a davantage vu la maquilleuse que son époux. Pendant tout le cocktail, le photographe l’a cherchée, mais elle était en pleine séance relooking.
J’ai testé tout et n’importe quoi. Enfin, surtout n’importe quoi. Rien ne m’allait.
Je suis donc allée au premier essayage avec tous ces “wedding faux pas” à l’esprit… Mais pas d’idée précise sur le modèle de robe que je voulais. Moi qui n’avais pas envie de me lancer, j’ai compris pourquoi. Les vendeuses semblaient s’être passé le mot pour que j’aie l’air ridicule le jour J. J’ai testé tout et n’importe quoi. Enfin, surtout n’importe quoi. Rien ne m’allait. J’avais soit l’air boudinée, soit l’air d’un bonbon géant, soit l’air noyée dans un sac de dentelles. En fait, c’est comme si toutes les robes qu’elles me passaient n’avaient été dessinées que pour Kate Moss. Quant au diktat du blanc, il ne me rend pas franchement service: j’ai déjà un teint de cachet d’aspirine toute l’année, mais là, c’est pire. Choisir une autre couleur? Bien sûr que j’y ai pensé. Mais, quand j’ai évoqué l’idée, ma mère a failli avoir une crise cardiaque et m’a rappelé que ma grand-mère avait été à deux doigts de quitter la cérémonie de ma cousine quand elle avait découvert sa robe crème.
Au fur et à mesure que l’après-midi avançait, je commençais à me demander ce que je foutais là, plantée devant une glace à porter des robes qui avaient l’air super sur les mannequins et jamais sur moi, tandis que ma mère ne choisissait que des modèles dignes de Sissi, et que ma sœur répétait en boucle: “De toute façon, toutes les robes de mariées sont moches.” De quoi réactiver toutes mes névroses en quelques heures.
J’ai quitté le magasin en songeant sérieusement à tout annuler.
Et pour achever ce tableau cauchemardesque, j’avais autour de moi toutes les pires caricatures possibles dans la boutique. D’un côté, la fiancée béate d’admiration devant elle-même (un revival de Narcisse en robe de mariée), et de l’autre, une assemblée de témoins qui pleurent en voyant leur BFF en tenue. Le tout ponctué par ce mantra des vendeuses: “Il faut être la plus belle pour le plus beau jour de votre vie.” J’espère qu’il y en aura d’autres des beaux jours, sinon on est mal barré…
Quoi qu’il en soit, j’ai quitté le magasin en songeant sérieusement à tout annuler. Ou à me pointer en robe Zara blanche à 35 euros. Et puis, j’ai pensé à l’option Internet: j’en ai repéré une le soir-même, dont la forme devrait m’aller, qui n’a ni corset , ni traîne, qui est blanche et qui est dans mon budget. Elle a intérêt à m’aller car pour rien au monde, je ne remettrai les pieds dans une boutique de robe de mariée.
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