Cheek passe en revue (de Web) une actu internationale.
Cette semaine, le New York Times Magazine met la question de l’avortement en couverture. L’article est signé de l’Américaine Emily Bazelon et décrit longuement le projet Women on Web, un site Internet qui prescrit par correspondance un avortement médicamenteux sécurisé. L’initiative n’est pas nouvelle, mais la journaliste s’étonne qu’une telle organisation puisse exister en Europe, alors qu’elle serait inenvisageable aux États-Unis.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Depuis, l’article circule sur le Web et permet de revenir sur la démarche atypique de la Néerlandaise Rebecca Gomperts, impliquée dans la défense de l’avortement depuis plus de vingt ans et fondatrice de Women on Web. Sollicitée par plus de 2000 personnes chaque mois, cette femme médecin propose aux résidentes des pays où l’avortement est difficilement accessible, voire interdit, de les aider à avorter. La procédure, résumée par Slate, se fait en trois temps: la demandeuse remplit en ligne un questionnaire sur son état de santé -pour repérer des risques de complications-, qui est transféré à un docteur conventionné. Ce dernier envoie une prescription à la firme pharmaceutique indienne, Kale Impex, qui poste le mifépristone et le misoprostol, les cachets déclenchant la fausse couche. Seules conditions: ne pas être atteint d’une maladie grave et être enceinte de moins de neuf semaines, afin que le colis soit reçu avant la fin du premier trimestre de la grossesse.
Le projet de Women on Web est la suite logique de Women on Waves, la clinique nautique lancée par Rebecca Gomperts pratiquant l’avortement en eaux internationales, à proximité de pays interdisant l’IVG. Un avortement sur Women on Web ne coûtant que 90 €, certaines autorités voient d’un mauvais œil ce pied de nez à leur loi nationale. Ainsi, au Brésil, il arrive que les paquets ne passent même pas la barrière de la douane. Ailleurs, l’accès au site est carrément bloqué. Prudente donc, Rebecca Gomperts tient à ce que les effets secondaires douloureux soient précisément décrits en notice du colis, et si son équipe se tient à disposition des patientes pendant la prise des médicaments, il leur est recommandé de consulter un médecin en cas de complication.
M.D.
{"type":"Banniere-Basse"}