Ils sont jeunes et ils sont beaux. Leurs modèles aussi. Le couple de photographes Maud Chalard et Théo Gosselin essaiment des clichés nimbés d’idéalisme, célébrant l’amour, la beauté et l’amitié, exaltant le romantisme et frôlant souvent la perfection. De quoi faire rêver ceux qui tombent dessus. Nous avons voulu savoir ce qui se cachait derrière tout ça et les avons soumis à notre interview “Imperfections”.
Le couple de photographes Maud Chalard et Théo Gosselin, 24 ans chacun, a la réputation d’exalter dans ses photos la quintessence de la jeunesse. Ils shootent l’amour, l’amitié, le quotidien et leurs clichés transpirent l’insouciance et la naïveté. Leurs modèles -des potes la plupart du temps- sont beaux et se promènent dans des paysages magnifiques lorsque la lumière du jour se lève ou qu’elle décline. Les moments où elle est la plus belle, quoi. Tant de beauté finirait (presque) par nous piquer les yeux. On les a donc soumis à un questionnaire “Imperfections”, histoire de voir s’ils étaient aussi parfaits que leurs clichés.
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Quel est son pire défaut?
Maud: Il ronfle comme un tractopelle.
Théo: Un manque de confiance en elle, elle ne se rend pas compte de ce qu’elle apporte aux autres.
© Maud Chalard
C’est quoi la perfection d’après toi?
Maud: Quelque chose qui correspond à notre idéal, où l’on ne trouve rien à redire, Théo quoi.
Théo: C’est Maud, une personne en or. Je n’ai jamais rencontrée une personne aussi vraie, belle et talentueuse.
Maud Chalard © Théo Gosselin
C’est pas chiant, la perfection, à force?
Maud: Non ça va, merci.
Théo: Quand elle partage votre vie, jamais.
Sur vos photos, les lumières sont toujours très étudiées, le cadre aussi, les gens sont jeunes et magnifiques, on sent que tout est très pensé, millimétré. La spontanéité est-elle incompatible avec la perfection?
Maud: Hum, as-tu bien regardé nos photos? Au contraire, on travaille à l’argentique donc on ne peut pas tout gérer et tout prévenir. Il y a beaucoup d’imperfections comme des pelloches cramées, trop de grain par-ci, par-là mais c’est ce qu’on aime. On ne travaille jamais avec une lumière artificielle et en ce qui concerne le matériel on n’ a ni pied, ni réflecteur, juste notre appareil photo et les clichés sont souvent réalisés sur le vif. Je ne pense pas qu’on puisse dire que nous ne sommes pas spontanés.
Théo: La spontanéité est le seul mot d’ordre et je ne pense pas être en quête de perfection! Si les gens sont beaux et les lumières aussi, c’est parce que l’on vit notre passion à 100% et dans ce cas, tout est susceptible de se transformer en or.
© Théo Gosselin
L’imperfection, en un mot?
Maud: Imperfection.
Théo: Hum… Le conflit. Chacun peut trouver sa perfection, que ce soit dans un milieu, avec des gens, de la musique ou des idéaux. Ce sont les opinions qui construisent ce sentiment d’imperfection.
Vous rebute-t-elle?
Maud: Non au contraire! Et je pense que si on ne la recherchait pas, on ne travaillerait pas en argentique.
Théo: Jamais, elle est source de création!
Un jour, vous vous mettrez à la photographier?
Maud: Je le fais déjà.
Théo: Je le fais déjà aussi! Nous sommes tous imparfaits et c’est ce qui nous rend encore plus beaux.
© Maud Chalard
La pire photo que vous ayez prise?
Maud: Je n’ai pas en tête une photo précise mais un jour, j’étais tellement excitée de refaire des photos, tant ça faisait longtemps que je n’avais pas tenu d’appareil entre les mains, que j’ai mitraillé sans faire aucune mesure, ni réglage de lumière. Je ne comprends toujours pas comment j’ai pu faire n’importe quoi aussi naturellement.
Théo: Une de mes premières commandes quand j’étais gamin, pour un salon de coiffure. Ce fut un massacre.
Les photos ratées ne sont-pas elles pas parfois les plus réussies?
Maud: Si, parfois ça peut amener à quelque chose de très intéressant et complètement inattendu. Il m’est arrivé de faire des doubles expositions avec mon argentique sans le vouloir, et le rendu était génial. Je n’aurais pas réussi à le faire en y réfléchissant à l’avance.
Théo: Toujours!
Ça vous arrive de photographier des gens moches?
Maud: Disons que je photographie des personnes qui correspondent à l’esthétique que j’affectionne et que je recherche. À mes yeux, elles sont belles car j’aime ce qu’elles dégagent et leur authenticité. Je n’ai shooté qu’une seule fois de réels mannequins.
Théo: Je fais des selfies parfois. Tu veux voir?
Propos recueillis par Servane Philippe, avec Julia Tissier
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