“Il s’appelle Damien, je l’ai stalké direct!”. Cette phrase, je viens de l’entendre dans la bouche d’une amie qui vient de flasher sur un mec. Elle fait immédiatement ce que, selon moi, il ne faut pas faire: stalker le prétendant. Pour les néophytes, stalker signifie harceler. Dit comme ça, ça peut faire un peu peur. Mais le terme est tombé dans le langage courant au début des années 2000 et évoque maintenant “une personne qui fouille les profondeurs des Internets pour tout savoir de vous, sans vous vouloir de mal”. En gros, des petits curieux qui veulent savoir à quoi s’attendre une fois qu’ils seront nez-à-nez avec leur rencard et leur mojito.
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Mon amie me dit qu’elle a découvert son métier sur Twitter, son âge sur Facebook, ses passions sur Instagram et ses délires les plus étranges en six secondes sur Vine.
“J’me mets devant Google, je tape son nom et je lis tout ce qui sort. TOUT!” Mon amie me dit qu’elle a découvert son métier sur Twitter, son âge sur Facebook, ses passions sur Instagram et ses délires les plus étranges en six secondes sur Vine. Elle connait même son niveau d’études, sa série préférée et le dernier livre qu’il a lu. Je lui demande ce dont ils vont bien pouvoir parler quand ils se verront au premier rencard. Elle me répond que tout cela lui servira justement à alimenter la conversation. Du genre “J’ai vu que t’étais allé au Vietnam en 2008, j’ai adoré moi!”. Adieu le visage surpris quand il lui racontera qu’il a effectivement beaucoup voyagé. Adieu les “Oh c’est dingue, moi aussi!”. Tout ça, elle a préféré le faire chez elle, devant son écran. Seule, avec Google.
J’engage dès maintenant un combat contre le stalking. J’encourage la spontanéité de la conversation et les (mauvaises) surprises des premiers rendez-vous.
Rien n’est pire que de se savoir épié sur Internet.
Un autre ami m’explique son point de vue sur le stalking: n’ayant aucune envie de perdre son temps avec une fille qui n’a pas les mêmes goûts que lui, il va plus facilement à un rencard s’il découvre que cette dernière aime le même groupe pop. Pire, ce pote ne s’en cache pas pendant le date. Il avoue donc à sa prétendante qu’il l’a stalkée. J’imagine à peine la réaction de la fille en face: la voilà la (mauvaise) surprise du rendez-vous pour elle. “Je lui dis que je ne pouvais pas attendre de lui poser ces questions en face-to-face et que j’avais très envie de la connaître avant”, m’avoue-t-il. Soit. Je ne peux m’empêcher de penser à ce qui doit se passer dans l’esprit de la jeune femme: “Ce mec a fouillé mon Facebook. Jusqu’où ira-t-il?” Cette histoire commence sur de bonnes bases. Vraiment.
En effet, rien n’est pire que de se savoir épié sur Internet. C’est comme si le mec entrait chez nous sans frapper, ouvrait nos tiroirs et matait nos photos. Cela dit, à nous de faire attention à ce que l’on publie sur les réseaux sociaux. Rappelez-vous cette étude réalisée au Royaume-Uni. Des acteurs ont stalké en profondeur des inconnus et leur ont fait croire, en les croisant dans un bar, qu’ils les connaissaient. En leur ressortant des infos trouvées sur le Web. “Mais si, tu sais, on s’est croisés au mariage d’untel.” D’abord intriguées, les victimes se sentaient alors obligées de “reconnaître” ces “anciens amis”. Si des comédiens peuvent facilement retracer votre vie grâce à Internet, imaginez ce que ça donne avec une target.
La prochaine fois, réfléchissez-y donc à deux fois. Le stalking ne rend pas le rencard plus facile, le stress est toujours là et pire, il peut même vous gâcher les (bonnes) surprises d’un premier rendez-vous.
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