Contrairement à la série Bref, qui s’est arrêtée en plein succès au bout d’un an, beaucoup d’autres shows ont tendance à tirer sur la ficelle, au risque d’en perdre toute leur saveur.
Desperate Housewives, Dexter, Ally McBeal et bien d’autres: certains shows nous ont rendues accros au début, avant de nous larguer en cours de route. Certains autres ont manqué à leurs obligations en nous tenant en haleine jusqu’au bout, pour finalement nous concocter un épilogue en eau de boudin. Pannes d’inspiration, aléas liés aux conditions de production ou caprices des chaînes, voici quelques séries qui nous ont laissé un goût amer.
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[Attention Spoilers]
True Blood
© HBO
Comme une autre série de vampires avant elle –Buffy-, True Blood d’Alan Ball s’est considérablement essoufflée. De plus en plus gore et sombre, la série n’a pas tenu ses promesses. Ce sont carrément les trois dernières saisons qui seraient presque en trop, avec toujours plus de sexe, de sang et de violence. On garde peu d’intérêt pour le personnage principal Sookie Stackhouse (Anna Paquin), demoiselle en détresse et télépathe, toujours aussi irritante, et ses amoureux transis Bill Compton (Stephen Moyer) et Eric Northman (Alexander Skarsgård). Sans surprise, la dernière saison, qui est encore en cours, n’est pas à la hauteur.
À regarder de préférence jusqu’à… La cinquième saison. Mais les trois premières sont les meilleures.
Dexter
© Showtime Networks Inc.
Il arrive que les scénaristes se retrouvent face à un dilemme: ils doivent terminer la saison, sans savoir si la chaîne a décidé ou non de renouveler la série. Dans ce cas, ils décident de faire une fin de saison qui pourrait faire office de fin de série. C’est peut-être ce qui s’est passé pour Dexter. En effet, la saison 7 avait une fin cohérente. Dexter était sauvé par sa sœur qui tuait une innocente, et sa copine psychopathe Hannah McKay était en cavale. Contrairement aux attentes des fans, la saison 8 ne s’est pas montrée à la hauteur. Beaucoup ont été ulcérés par une conclusion en bois, où Dexter devient bûcheron. Les producteurs ont révélé plus tard que la chaîne Showtime avait refusé que le héros soit tué. Dommage pour un serial killer, cela aurait eu plus de sens et de panache.
À regarder de préférence jusqu’à… Pour éviter la déception, zappez la dernière saison.
Ally McBeal
© 20th Century Fox
Peut-on vraiment continuer une série quand tous les acteurs (ou presque) décident de quitter le show? Certaines productions y arrivent en déplaçant l’intrigue ou en intégrant d’autres personnages, comme l’Anglais Paul Abbott avec Shameless version anglaise, d’autres moins. Pour Ally McBeal, difficile de choisir un autre personnage principal. Mais la dernière saison a vu le départ de tous les autres: ceux de Lucy Liu, Lisa Nicole Carson et surtout de Robert Downey Jr., qui avait donné un coup de fouet à la comédie après son bref passage. Difficile, donc, de s’intéresser à la suite de l’intrigue et à de nouveaux personnages insipides. Un fiasco, malgré l’apparition dans quelques épisodes de Jon Bon Jovi.
À regarder de préférence jusqu’à… La quatrième saison. La dernière n’a vraiment aucun intérêt.
Lost
© ABC Studios
Lorsqu’un créateur aussi doué que J.J. Abrams nous assure qu’il a prévu depuis le début une fin digne de ce nom, on a tendance à le croire. Mais on a tort. Et l’épilogue de Lost –sans oublier ses égarements au fil des saisons et ses “portes ouvertes” jamais expliquées-, est emblématique de nombreuses séries. La saison 6 a déçu, et pour cause: l’utilisation des flashbacks ne permet pas d’expliquer toutes les énigmes. En fait, un bon concept s’essouffle en général au bout de trois saisons. Une mini-série peut être un franc succès, comme c’est par exemple le cas du Top of The Lake de Jane Campion. On rêve que J.J. Abrams se colle à l’exercice, en réalisant une série aussi intrigante que Lost en peu d’épisodes.
À regarder de préférence jusqu’à… La fin, tout en sachant qu’elle est décevante.
Desperate Housewives
© ABC Studios
C’était le succès inattendu de 2004. Le bébé de Marc Cherry pulvérisait alors des records d’audience. Même Laura Bush, la first lady de l’époque, estimait alors être une “desperate housewife”. Ce qui fait le sel de la série, c’est cette peinture de la banlieue et de ses habitants, censés vivre l’“American way of life”. Des personnages caricaturaux mais savoureux. Le problème? Dès la deuxième saison, la série peine à se renouveler avec des intrigues de plus en plus abracadabrantes. Rien n’est cohérent. La seule trouvaille intelligente pour ranimer le show et permettre de nouveaux changements, c’est bien sûr ce “bon en avant” de cinq ans d’une saison à l’autre. Pas suffisant cependant pour relancer la machine.
À regarder de préférence jusqu’à… La cinquième saison. Les autres ont un air de déjà-vu.
Prison Break
© Twentieh Century Fox Television
Lorsque la première saison est créée, elle ne doit comporter que 13 épisodes. Devant le succès, les créateurs décident en cours de production de prolonger la partie avec neuf épisodes supplémentaires. Si les deux premières saisons sont cohérentes et se déroulent toutes les deux dans le milieu carcéral, ce n’est pas le cas des deux dernières. La série a perdu ce qui faisait son originalité -filmer le milieu carcéral sous toutes ses coutures- pour retomber dans des questions assez classiques de complot. Dommage.
À regarder de préférence jusqu’à… La deuxième saison.
Charlotte Lazimi
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