Ce matin, il y avait beaucoup de personnalités sur le parvis des droits de l’homme à Paris. Elles étaient venues témoigner leur soutien aux jeunes filles enlevées par le groupe islamiste Boko Haram. Cheek y était aussi.
“Bring back our girls”, ou “Rendez-nous nos filles”, pouvait-on lire sur les pancartes des manifestantes ce matin. En ce mardi 13 mai, féministes, comédiennes, chanteuses ou simples citoyennes se sont rassemblées sur l’esplanade du Trocadéro à Paris, à l’appel de la réalisatrice Lisa Azuelos, de l’ancienne ministre Yamina Benguigui et de l’actrice Karine Silla. L’idée? Dénoncer le rapt de 223 lycéennes survenu dans leur école le 14 avril dernier à Chibok, au Nigeria. Une manifestation pour unir leur “cri d’indignation adressé aux dirigeants du monde entier”, explique Karine Silla. “Ce rassemblement est tout d’abord un soutien aux mères des jeunes filles enlevées, détaille Lisa Azuelos. C’est aussi l’occasion de demander aux dirigeants de se mobiliser pour retrouver ces filles, car je pense qu’ils en sont capables.”
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Une médiatisation réussie
Au lendemain de la diffusion par les troupes de Boko Haram d’un nouvel enregistrement vidéo dans lequel le leader Abubakar Shekau affirme avoir converti des jeunes filles à l’islam, Yamina Benguigui explique la raison de son combat: “Nous ne pouvons pas nous contenter d’être le témoin voyeur de cette barbarie.” L’ex-ministre déléguée à la Francophonie rappelle ainsi que “la scolarisation est le premier droit pour les filles et que l’école est le seul moyen de faire avancer les sociétés sur le chemin de la démocratie”.
“L’idée qu’une fille puisse être enlevée pour être violée et mariée de force doit absolument être combattue.”
De nombreuses personnalités politiques et du monde de la culture ont fait le déplacement sous le soleil du parvis des droits de l’homme. Outre Valérie Trierweiler, qui avait annoncé sa venue sur Twitter, Carla Bruni-Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, Rama Yade, Valérie Pécresse, Daphné Bürki, Line Renaud et Géraldine Nakache ont battu le pavé pour dénoncer une situation “insupportable”, selon le mannequin Inès de La Fressange.
Géraldine Nakache © Amandine Seguin / Cheek Magazine
“C’est l’acte de trop, l’école est un lieu sacré”, s’exclame Alexandra Lamy. “C’est important de témoigner nos émotions. Il faut réagir pour empêcher que cela recommence”, renchérit Sandrine Kiberlain. Ravie de l’ampleur de ce rassemblement, la réalisatrice de LOL est consciente que “cela ne va pas se régler en un jour” mais savoure cette médiatisation. “L’idée qu’une fille puisse être enlevée pour être violée et mariée de force doit absolument être combattue”, conclut celle qui a réalisé un court-métrage sur le mariage forcé en mars dernier.
Une campagne virale avant tout
Cette manifestation, qui intervient un mois après l’enlèvement de ces deux cents jeunes filles, est le résultat d’une grande mobilisation née sur les réseaux sociaux il y a quelques jours. Indignés du peu de réactions des autorités, les internautes ont commencé par poster des photos accompagnées du hashtag #BringBackOurGirls. Un hashtag repris par Michelle Obama et la jeune Pakistanaise Malala Yousafzaï qui l’ont accompagné de clichés d’elles portant le même message. Pour Valérie Trierweiler, “cette campagne virale a été plus forte que la rue”.
Amandine Seguin
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