Ne reculant devant aucun danger, on est allées à un concert des New Kids On The Block ce dimanche 11 mai à l’Olympia. Et notre collaboratrice y a fait des rencontres plutôt surprenantes.
Dimanche 11 mai, les New Kids On The Block offraient une “soirée intime” à leurs fans français à l’Olympia. J’y suis allée dans le but de découvrir pourquoi, en 2014, les boys band continuent d’attirer les foules.
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Formé en 1984, New Kids On The Block est considéré comme le tout premier boys band. Séparés en 1994 et reformés en 2008, les NKOTB (Jordan Knight, Donnie Walhberg, Joey McIntyre, Danny Wood et Jonathan Knight) ont sorti un nouvel album, 10, en 2013, et se sont lancés début mai 2014 dans une tournée des salles intimistes en Europe -eux qui sont habitués aux stades-, afin de donner une chance à leurs fans de les voir de très près.
“NKOTB, c’est une histoire personnelle. C’est même une forme de féminisme. On les aime ouvertement, on revendique notre droit de désirer.”
À l’Olympia samedi soir, j’ai pu entendre des titres de leurs récents albums (Single, Dirty Dancing), mais aussi et surtout leurs classiques (Step by Step, The Right Stuff, Please Don’t Go Girl, Cover Girl, Hanging Tough…) et un medley. Emmenés par un Donnie Walhberg survolté, ils ont enchaîné les danses langoureuses, les mouvements de bassin équivoques et exhibaient avec fierté leurs tablettes de chocolat.
Si le côté sexuel du show ne m’a pas échappé, il était aussi loin de déplaire aux fans de la première heure qui étaient autour de moi, à l’image de Léa, 36 ans, trader à Londres, de sa sœur jumelle qui travaille dans le marketing hôtelier et leurs cousines, dont Sissi, une infirmière de 32 ans qui les a vus à Anvers en 2012, alors qu’elle venait tout juste d’accoucher. “On les suit depuis qu’on a environ 12 ans. On sait que les gens pensent que NKOTB est du pur business et qu’on est des dindes d’être tombées dans le panneau. Mais on s’en fiche. NKOTB, c’est une histoire personnelle. C’est même une forme de féminisme. On les aime ouvertement, on revendique notre droit de désirer.”
De g. à d., John Knight, Jordan Knight, Donnie Wahlberg, Joey McIntyre et Danny Wood 25 ans après, DR
Rencontrer les idoles de leur enfance, c’est le rêve de ce groupe de jeunes femmes. Un rêve déjà maintes fois accompli pour Mariah, 36 ans et Carol, sa mère, 59 ans, que je croise un peu plus loin. Pour cette dernière, il ne fait aucun doute que les membres de NKOTB ne sont pas seulement des chanteurs et danseurs hors-pair: ils sont aussi des types bien, qui ont su garder les pieds sur terre.
À l’occasion des divers concerts du groupe auxquels elles ont assisté, Carol et Mariah se sont liées d’amitié avec Michelle, 34 ans, originaire de New York, Carrie, 37 ans, une pédiatre pour enfants de Caroline -qui fait souvent écouter à ses patients du NKOTB- et un couple de médecins quadras, Ryan et Johanne. Tous ensemble, ils suivent les NKOTB à travers le monde.
“New Kids On The Block, c’était du mainstream, mais c’était un cran au-dessus de tout le reste.”
C’est d’ailleurs Ryan, le seul homme de la bande, qui a le plus à cœur de défendre les New Kids On The Block: “Ce sont des mecs solides et gentils, ils me renvoient l’image de l’homme que j’espère bel et bien être.” Ryan a du mal à supporter le mépris des hommes envers les fans féminines des boys bands: “Les mecs dépensent des milliers de dollars dans des Lamborghini et c’est considéré comme raisonnable. Par contre, qu’une femme paye pour aller s’éclater au concert d’un boys band, non. Les hommes essaient constamment de définir ce qui est raisonnable ou non pour les femmes.”
Sur place, j’ai aussi rencontré des musiciens qui s’intéressent pour de vrai à l’impact des New Kids On The Block dans l’histoire de la pop music. “On s’est intéressés à NKOTB à la base car leur producteur, Maurice Starr, avait lancé auparavant New Edition, un groupe de R&B dont faisait partie Bobby Brown (Ndlr: le sulfureux ex-mari de Whitney Houston)”, m’explique Thierry “Nasty” Martinvalet, 46 ans, directeur artistique de la compagnie de danse Quality Street à Paris. “New Kids On The Block, c’était du mainstream, mais c’était un cran au-dessus de tout le reste”, considère Thierry. Ses deux amis acquiescent.
Rêve d’enfant, acte féministe, façon de faire des rencontres ou -qui l’eût cru?-, réel engouement musical, les spectateurs de NKOTB ont finalement de bons arguments à opposer à notre cynisme. CQFD.
Linda Belhadj
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