C.A.R., le projet solo de l’ex-meneuse de Battant Chloé Raunet, se produira sur la scène de Stage of the Art au Festival de mode et de photographie de Hyères. Rencontre.
Après le projet Battant, dont elle était la figure centrale et qui a progressivement pris fin avec la mort de son autre moitié, Joel Dever, Chloé Raunet revient sous l’alias C.A.R.. Avec deux Ep’s à son actif, Laika et Ten Steps Up, la musicienne s’est déjà fait remarquer en live, lorsqu’elle a assuré la première partie de Cat Power à l’Olympia ou ouvert pour le Lyonnais Gesaffelstein. On la retrouvera à la fin du mois d’avril sur la scène du Festival de mode et de photographie de Hyères, où elle se produira dans le cadre des concerts Stage of the Art.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C.A.R. est un projet solo: après Battant, pourquoi avoir eu envie de travailler seule?
Je n’ai pas vraiment eu le choix. Personne ne pouvait remplacer Joel et je devais aller de l’avant.
Hyères est un festival de photographie et de mode: penses-tu que la musique et le style sont indissociables?
Ils le sont, mais il ne faut pas confondre “style” et “mode”.
Si tu pouvais travailler avec n’importe quel créateur, à qui confierais-tu tes tenues de scène?
Je ne suis pas très à la page question mode. Si je devais m’entourer de quelqu’un, j’aurais envie de tenter des trucs un peu too much et je choisirais sans doute un styliste comme Yacco Takahashi (Ndrl: le styliste de David Bowie).
En vrai, avec qui travailles-tu?
Je fais beaucoup confiance à mes amis et à Kristina, mon binôme dans le projet latete atoto. Et aussi à mon mec. Ils connaissent mon style et tous deux ont un œil plus affûté que moi!
Si tu pouvais travailler avec n’importe quel photographe, qui choisirais-tu?
J’aime beaucoup ce qu’a fait Richard Mosse au Congo avec son film The Enclave (Ndlr: cet artiste a filmé des conflits avec un filtre particulier, qui rend les paysages roses, autrefois utilisé par l’armée pour distinguer l’ennemi ). C’est une exploration de l’échec de la photo documentaire. Et en allant encore plus loin, on peut même dire que sa démarche met en lumière le fardeau éthique qui pèse sur le statut d’observateur.
En vrai, avec qui travailles tu?
Avec beaucoup de monde. La photo sur la pochette du Ep Laika a été prise par Pierre Andreotti et le graphisme réalisé par Adam Love. Celle de Ten Steps Up a été photographiée par un gamin londonien bourré de talent, Michael Kelly, et mise en forme par mon ami Jesse Holborn. La personne avec laquelle je me sens le plus à l’aise est mon père de substitution, Oraf Orafsson. Il vit et travaille à Vancouver, c’est l’un des artistes les plus doués que je connaisse. Il me prend en photo depuis que je suis enfant.
En quoi l’approche musicale et visuelle de C.A.R. est-elle différente de celle de Battant?
C.A.R. est beaucoup plus mélodique et personnel. Visuellement, tout reste encore à définir précisément mais je dirais que C.A.R. est plus coloré. Battant était très noir et blanc, froid et distant, au propre comme au figuré.
Spike Jonze, Chloë Sevigny, Maurizio Cattelan, Carol Lim and Humberto Leon font partie du jury cette année: lequel d’entre eux aimerais-tu voir au premier rang de ton concert?
Oh mon dieu, j’ai failli me faire pipi dessus quand tu as prononcé le nom Maurizio Cattelan! C’est l’un de mes artistes préférés et il apparaît souvent dans ma vie de manière inopinée ces dernières années. Ce ne sont probablement que des coïncidences, mais c’est plus drôle de penser qu’il y a un truc magique là-dessous! (Rires.) Cela dit, je serais capable de vomir de nervosité si je le voyais au premier rang.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
{"type":"Banniere-Basse"}