Pour la quatrième année, l’agence Stage of the Art, avec le soutien du Red Bull Studios Paris, s’est occupée de la programmation musicale au Festival de mode et de photographie de Hyères. Rencontre avec sa fondatrice Laurence Alvart.
Depuis 2008, année de sa création, Stage of the Art entend “tisser des ponts entre différents domaines de création”. Fondée et dirigée par Laurence Alvart, qui vient de la communication, l’agence fait sortir la musique du cadre étriqué des salles de concert pour l’emmener au musée, à l’église ou au théâtre. Ainsi, on a pu voir Sébastien Tellier à l’Institute of Contemporary Arts de Londres, The Kills au Palais de Tokyo ou Connan Mockasin au Théâtre du Châtelet. “Nous croyons au potentiel des interactions qui s’expriment actuellement entre les univers de l’art, de la musique, de l’architecture, du marketing ou de la mode, explique Laurence Alvart. Elles permettent de faire de nouvelles découvertes en favorisant des rencontres inattendues entre les nationalités, les disciplines et les moyens d’expression.” Situé au confluent des arts sonores et visuels, Stage of the Art était l’interlocuteur tout désigné pour s’occuper de la programmation musicale du Festival de mode et de photographie de Hyères. Pour la quatrième année, Laurence Alvart et son équipe ont réuni une affiche idyllique, entre l’Anglaise Chlöe Howl, le Finlandais androgyne Jaakko Eino Kalevi et C.A.R., le nouveau projet de l’ex-Battant Chloé Raunet.
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Quand et comment a débuté la collaboration entre Stage of the Art et le festival de Hyères?
Nous avons toujours été de grands amateurs du festival. La collaboration a débuté dès 2011, de manière simple, suite à une rencontre coup de coeur avec Jean-Pierre Blanc, le fondateur et directeur du festival.
Quels sont les meilleurs souvenirs que tu gardes des éditions précédentes?
En 2011, le live d’une création unique des Shoes avec Woodkid, qui était encore inconnu à l’époque, et les improvisations géniales de Connan Mockasin pour la cérémonie de clôture. En 2012, le live impeccable de Citizens ou de TEED et ses danseuses. Et en 2013, le concert d’Eugene Mc Guinness au jardin suspendu, sous la pluie!
Qui sont les trois artistes présents cette année et pourquoi les as-tu choisis?
On fonctionne beaucoup par coup de coeur. Pour Jaakko Eino Kalevi, on a craqué sur son Ep et plus particulièrement sur le morceau No End, qui est sublime. On a aussi adoré son personnage androgyne finlandais, complètement à part. On l’a reçu un week-end à Paris aux studios Red Bull pour qu’il crée deux morceaux inédits. On a découvert que c’était pour lui un plaisir fou de se retrouver en studio. Pour C.A.R, alias Chloé Raunet, on a toujours suivi son groupe précédent, Battant, et on a trouvé formidable qu’elle continue en solo malgré la tragédie (Ndlr: l’autre moitié du groupe, Joel Dever, s’est donné la mort en 2011). Chlöe Howl possède quant à elle le charisme typique de la jeune Anglaise de 19 ans. Globalement, on fait des paris sur des artistes prometteurs en se disant qu’ils vont cartonner. On essaie d’être parmi les premiers à les programmer en live, on veille à ce qu’ils n’aient pas déjà trop tourné.
Le jury du festival cette année est composé entre autres de Spike Jonze, Chloë Sevigny ou Maurizio Cattelan, et il est présidé par Carol Lim et Humberto Leon de Kenzo. A-t-on des chances de croiser ce beau monde devant les concerts?
Oui, bien sûr! C’est l’esprit du festival. Il y a deux ans, Yohji Yamamoto était président du jury, et il est venu voir un concert, installé sur un transat. Il y a aussi eu Christophe Honoré qui a flashé sur les Citizens. Pour les jurés, les concerts sont un moment de pause entre deux délibérations ou deux défilés. Au Festival de Hyères, la musique que l’on amène n’est pas le cœur de l’événement, mais elle est complémentaire.
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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