Quand Marion Poizeau et Easkey Britton ont débarqué la première fois en Iran en 2010 pour surfer sur les côtes, elles ne se doutaient pas que ce sport allait séduire les Iraniennes. Trois ans plus tard, ces deux jeunes surfeuses sont retournées sur place pour réaliser un documentaire –Into the sea– qu’elles essaient aujourd’hui de financer via le crowdfunding.
Si quelqu’un leur avait dit qu’un jour elles feraient du surf avec un hijab de plongée sur les côtes iraniennes, elles ne l’auraient pas cru. Et pourtant, la réalisatrice française Marion Poizeau et son amie Easkey Britton -toutes deux surfeuses-, l’ont fait et ne se sont pas arrêtées là: elles ont initié les Iraniennes à leur passion. En 2010, ces deux jeunes femmes de 31 et 28 ans, passionnées par ce sport de glisse, partent, planches et caméra sous le bras, dans le Baloutchistan, au sud-est de l’Iran. “On voulait savoir s’il y avait des vagues en Iran et si c’était possible pour des femmes de surfer”, explique Marion Poizeau. Résultat? Les Iraniennes sont conquises. Une vidéo (ci-dessous) est alors publiée sur le Net. Trois ans plus tard, les deux acolytes retournent sur place avec l’ambition de filmer ces femmes et de réaliser, cette fois-ci, un documentaire.
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Ce 52 minutes, qui sera intitulé Into The Sea, devrait montrer comment trois sportives -la surfeuse irlandaise Easkey Britton, l’ambassadrice iranienne du snowboard féminin Mona Seraji et la nageuse iranienne Shalha Yasini- vont relever le défi de faire du surf un sport en Iran. Et notamment un sport pour les femmes qui, ainsi, s’affranchissent des barrières culturelles habituelles. Afin de financer le montage, la postproduction et la diffusion de ce documentaire, Marion Poizeau fait le pari du financement participatif: elle a lancé une collecte sur la plateforme de dons KissKissBankBank. Il lui reste environ un mois pour atteindre la somme de 4500 euros. À défaut de pouvoir nous filer quelques rushes, la réalisatrice a accepté de commenter deux clichés marquants de son reportage:
1. Initiation au surf dans le club de Ramin
© Marion Poizeau
“Cette image me touche car, lorsqu’on a commencé à surfer avec Easkey, les premiers à se joindre à nous ont été les enfants. Nous avons alors créé un petit club dans le village de Ramin avec l’aide de Mona et Shalha. J’ai des nouvelles régulièrement et je sais que les enfants continuent à surfer tous les matins. Il leur a fallu peu de temps pour devenir passionnés et c’est une chance d’avoir pu partager cette histoire avec eux.”
2. Parvaneh, jeune surfeuse
© Marion Poizeau
“Parmi tous ces enfants, il y avait une petite fille, Parvaneh, qui était venue essayer le surf, encouragée par son père. C’est une image forte où deux grandes sportives, Easkey et Mona, encouragent la jeune génération. Par la suite, ce sont des femmes qui se sont jointes à nous et c’est d’ailleurs l’objet de mon documentaire. Le surf est un sport qui a cette incroyable capacité à briser les barrières culturelles. Dans l’océan, on est tous égaux.”
Propos recueillis par Lara Sini
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