Le Palais Galliera expose jusqu’au 25 mai un siècle de photographie de mode à travers des clichés publiés dans les magazines du groupe de presse américain Condé Nast. Un parcours autour du corps de la femme qui nous a appris trois choses.
1- Les magazines de mode sont des mécènes du monde de l’art
Lorsqu’elles sont publiées dans la presse, les photographies de mode permettent surtout de découvrir les accessoires de la saison prochaine ou de se faire une idée des tendances. Elles sont rapidement feuilletées. En entrant au musée, elles prennent leur place véritable d’œuvres d’art. Le rôle du groupe de presse Condé Nast, avec Vogue et W notamment, se révèle être celui d’un incubateur de talents, d’un accompagnateur de carrières, d’une grande fidélité vis-à-vis des photographes qu’il a fait éclore, comme Erwin Blumenfeld (voir diaporama ci-dessous), Patrick Demarchelier ou Paolo Roversi. Sans ces magazines de mode, ils n’auraient certainement jamais connu un tel succès.
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2- La photo de mode est autant l’œuvre du photographe que du mannequin
Le nom du photographe est toujours mis en avant lorsqu’une image, ou une série de photos, est publiée. Celui du mannequin est souvent omis. Pourtant, l’intensité du regard du modèle, ses propositions de pose, d’allure, comptent beaucoup dans la qualité du cliché final. En témoigne un court film projeté dans l’exposition, où l’on est captivé par Daria Werbowy offrant des positions hypnotisantes pour Vogue Paris, et dont le nom n’est pourtant pas mentionné dans le crédit final.
3- On ne peut pas dater une photo de mode réussie
“Tu te rends compte, cette photo date de 1945!” Le cri d’une visiteuse devant un cliché en couleur de Serge Balkin sonne comme une révélation: certaines photos prises dans les années 40 pourraient avoir été shootées l’an dernier. Modernité des tenues, de la construction de l’image, de la pose. À l’inverse, une photo de Miles Aldridge datant de 2002 (voir diaporama ci-dessous) paraît remonter aux années 60. On pensait connaître les tendances de fond de la photo de mode, comme le porno chic cher à Carine Roitfeld et Tom Ford chez Vogue, dans les années 90. Mais Rihanna ne renierait pas la tendance aujourd’hui, et Deborah Turbeville en usait déjà en 1975 (voir diaporama ci-dessous).
Claire Friedel et Raphaëlle Peltier
DIAPORAMA
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