Les Californiennes de Warpaint viennent de sortir leur deuxième album et étaient de passage à Paris le 20 janvier pour une date au Trabendo. Avant qu’elles reprennent la route, on a soumis la batteuse Stella Mozgawa à notre interview “On Tour”.
L’endroit le plus éloigné de chez toi où tu as joué?
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C’est drôle, car c’est aussi le lieu d’où je suis originaire: l’Australie. Je pense qu’il n’y a pas plus éloigné de Los Angeles.
Et le plus proche?
En bas de la rue, à Echo Park, où je vivais avant et où certaines d’entre nous habitent toujours. Je me rappelle, quand je venais de rejoindre Warpaint en 2009, on répétait tout près de chez moi, près d’une salle de concert qui s’appelle l’Echoplex. Un jour, j’en ai profité pour faire mon sport et je m’y suis rendue en courant. Arrivée sur place, j’étais un peu haletante et j’ai reçu un coup de fil de ma colocataire qui me demandait si tout allait bien. Il venait d’y avoir des coups de feu dans notre rue, tirés par un homme à bord d’une voiture. Si j’y étais allée en marchant, ça aurait pu être une promenade mortelle!
Un album à écouter sur la route?
J’ai beaucoup écouté Let England Shake de PJ Harvey, qui est sorti pendant qu’on était en tournée. C’est un très bel album, bien qu’un peu mélancolique. Sinon, Donuts de J Dilla est parfait aussi.
Un livre à emmener dans ses bagages?
Une biographie fait toujours l’affaire. En ce moment, je lis celle de l’humoriste anglais Stephen Fry. La philo aussi, c’est bien pour la route. L’Homme à la découverte de son âme par Carl Jung, par exemple. C’est un livre formidable. En fait, il faut éviter les bouquins qui font culpabiliser. Certains livres de philosophie bouddhiste affirment que la musique est un luxe et non un besoin, ou ce genre de choses. En les lisant, j’ai un peu bad tripé sur ma vie.
Un film ou une série à regarder dans le camion?
Quand on a pris le tunnel sous la Manche de Paris à Londres, on avait acheté Mes Meilleures amies en Dvd et on l’a regardé trois fois de suite. En ce moment sinon, je suis en plein dans À la Maison blanche.
Si tu pouvais tout te permettre, tu demanderais quoi dans ta loge?
Des claviers analogiques vintage. Ou alors un instrument traditionnel fabriqué dans chaque ville où on joue. Si j’avais plein d’argent et de la place pour les stocker, j’achèterais tout le temps des instruments.
Qu’est-ce que vous demandez en vrai?
De l’eau, du vin rouge, des œufs dur, du houmous, des noisettes, des avocats, du bon chocolat et de la tequila si quelqu’un veut se servir un verre. Parfois, Jen (Ndlr: Jenny Lee Lindberg) et moi demandons des cigarettes American Spirit.
“Ce qui arrive sur la route reste sur la route”: qu’est-ce qui est resté sur la route?
Des trucs débiles qu’on fait quand on est bourré. Le genre de choses qui n’a vraiment aucun intérêt à être raconté, si tu vois ce que je veux dire. (Sourire.) Mais on est plutôt rangées maintenant, en fait. On est quasiment toutes maquées, il faut qu’on se tienne bien.
Quand tu prends l’avion, qu’est-ce que tu gardes toujours avec toi en cabine?
Un livre, des écouteurs, un téléphone pour jouer à des jeux, beaucoup d’eau. Et des snacks, genre de la mangue séchée ou toute autre connerie hippie californienne bizarre.
Ton anecdote de tournée la plus improbable?
J’étais justement en train de dire pendant l’interview d’avant qu’il fallait que je me mette à tenir un journal, car j’oublie tout. Un jour, quand j’étais batteuse pour Milla Jovovich, on a joué dans un club en Russie et je me souviens qu’au milieu de la faune présente ce soir-là, une vieille dame d’au moins 75 ans ramassait un à un tous les mégots de cigarettes qui traînaient par terre. C’était une scène surréaliste, lynchienne.
La première chose que tu fais en rentrant chez toi?
Je dors. Pendant très longtemps!
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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