Un film qui retrace l’affaire Wikileaks -ou comment Julian Assange a créé un site Internet permettant la divulgation de données secrètes au monde entier- a forcément un gros potentiel geek. Reste à savoir si dans ce thriller de hacker, qui sort aujourd’hui en salles, on perd le fil ou pas.
Oui, c’est geek
Les guest-stars sont des ordis
On sait qu’on est en train de regarder un film geek quand les personnages de Julian Assange et son associé Daniel Domscheit-Berg, assis à la même table, s’échangent des “Salut, ça va?” en langage HTML. S’ensuivent des tweets, messages codés en tout genre qui apparaissent en bas de l’écran tout au long du film. Sans compter que près de 25% des images sont montrées à travers un écran d’ordi. Mark Tidelsey, chef décorateur, le dit lui-même: “Ça a été passionnant d’essayer de rendre cinématographique l’histoire de gens qui passent leur temps devant un écran d’ordinateur.”
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Nuits blanches devant l’écran
Enfermés dans des bars sombres et des squats berlinois, les personnages carburent à l’energy drink pour plancher toute la nuit sur leur PC. Un peu cliché d’accord, mais définitivement geek.
Des anti-héros à lunettes
R.A.S au niveau des sex-symbol au casting. Pas de muscles saillants, de sourire ultra-bright ou de jeans moulants. Mais Le Cinquième pouvoir, en revanche, a son lot de lunettes et de coiffures démodées. Attention, on n’a pas dit pour autant que le geek n’était pas sexy.
En fait, ce n’est pas si geek
Le papier n’est pas mort
Tout au long du film, on a beau être confronté sans arrêt au monde virtuel, il y a bel et bien des feuilles de papier à l’image. Elles virevoltent, s’échouent dans des boîtes en cartons, même pour illustrer le fonctionnement de la plateforme Wikileaks. Du coup, on a tout compris aux systèmes de données cachées et même à l’obscur concept de chiffrement niable conçu par Julian Assange. Trop facile.
Une discrète love story
Bill Condon, réalisateur de Twilight, épisodes 4 et 5, ne pouvait décemment pas se passer d’une histoire d’amour dans son film. Elle est donc bien présente, même si elle est discrète. La relation principale reste l’histoire d’amitié entre Julian Assange et Daniel Domscheit-Berg, qui, elle, est un des fils conducteurs du film.
Un film didactique
Même si des mots complètement inconnus se sont glissés dans le scénario, rien -ou presque- ne nous échappe. Que ce soit la création de Wikileaks par Julian Assange, sa collaboration avec Daniel Domscheit-Berg, leur volonté de faire tomber les banques suisses et les tyrans africains en dévoilant des informations top secrètes. Ou encore la montée fulgurante de ce site Internet et la peur des dirigeants américains face aux terribles retombées de cette transparence. On comprend surtout pourquoi Julian Assange, dépeint parfois -disons-le clairement- comme un quasi-psychopathe, n’a pas du tout aimé le film consacré à sa vie. Il a d’ailleurs réalisé son propre film, Mediastan, visible en ligne gratuitement.
Armelle de Rocquigny
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