Alors que la chanteuse sort son huitième album, Britney Jean -dont le premier single s’appelle Work B**ch– nous avons scanné ses chansons et ses clips pour savoir de quoi elle nous parlait vraiment depuis quinze ans. Britney Spears en stats, ça donne ça.
La Britney Spears 2013 est vêtue d’un micro-short en lamé et d’un fouet, et revient avec un single intitulé Work B**ch. Autant dire à des années lumière de l’uniforme de collégienne et des pompons roses dans les cheveux du … Baby One More Time qui l’a fait connaître. Depuis qu’elle a pris le virage “It’s Britney Bitch” en 2007 dans le morceau Gimme More, la chanteuse américaine a presque réussi à nous faire croire qu’elle s’était dévergondée. Ses frasques personnelles nous avaient relativement convaincues, d’ailleurs. Pourtant, quand on passe les chansons de Britney Spears au filtre impitoyable de la data, il apparaît clairement que, au fil de ses sept précédents albums, la chanteuse ne s’est jamais vraiment éloignée de l’univers girly de ses premières années. Ce qui explique que, malgré ses changements de style physiques et musicaux, elle reste une telle icône de la pop culture, fidèle à la mythologie américaine. Car, dans les chansons de BritBrit, il est toujours question d’amour et de romance bien plus que du reste.
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Il semblerait que “baby” soit la véritable marque de fabrique de Britney. Utilisé 373 fois au fil de sa discographie, c’est un incontournable du champ lexical spearsien. Tout comme “love”, “girl” et “boy”, qui sont respectivement employés 251 fois, 121 fois et 99 fois, soit en moyenne une fois par chanson, puisque la discographie de la star en compte 101.
Mais, preuve que Britney sait aussi être philosophe, dans son top 6 figurent également les mots “know” et “time”. À n’en pas douter, Britney Spears réfléchit au temps qui passe et à la sagesse accumulée avec les années.
Fille ou femme?
Si la Britney post-I’m a Slave 4 U est toujours particulièrement chagasse dans ses clips et ses concerts, il est intéressant de noter que le vocabulaire de ses chansons est resté celui d’une fille. Au mot “woman”, Britney Spears continue de préférer celui de “girl”. Signe qu’elle est toujours coincée entre l’adolescence et l’âge adulte? Cette thématique était déjà au cœur de ses préoccupations il y a onze ans dans I’m Not a Girl, Not Yet a Woman. Depuis, Britney a eu beau embrasser Madonna et sortir sans culotte avec Paris Hilton, il semblerait qu’au fond, elle soit toujours un peu l’ado des débuts, qui a du mal à quitter son jogging quand elle se balade hors promo. Peut-être qu’elle passera enfin le cap quand ses deux fils, âgés de 7 et 8 ans, deviendront eux-mêmes ados?
Bien sûr, l’emploi du mot “womanizer”, qui est utilisé 43 fois dans la chanson éponyme, pourrait infléchir les statistiques. Mais sachant que ce terme, que l’on peut traduire par “homme à femmes” désigne donc un homme, il ne nous a pas semblé pertinent de l’inclure dans l’analyse de l’identité féminine façon Spears.
Amour ou sexe?
Certes, les deux ne sont pas incompatibles. Mais la sexualisation à outrance de la gestuelle Spears est l’arbre qui cache la forêt fleur bleue de la chanteuse. Dans ses textes, il est bien plus question de cœur et d’amour que de sexe: le mot “love” fait partie du top 6 le plus fréquent, tandis que “heart” revient 96 fois. Le terme “hot” quant à lui n’est utilisé que 48 fois jusqu’à présent. Reste à voir si le nouvel album de Britney inversera la tendance.
Les vraies valeurs de l’Amérique
Quand Britney Spears ne parle pas de mecs, elle puise allègrement dans les références chères à ses compatriotes et dans le champ lexical de la réussite à la sueur de son front si caractéristique de l’american dream. Son dernier titre Work B**ch est d’ailleurs emblématique de cette philosophie puisqu’elle y dit en substance que pour avoir une Maserati, boire du Martini et être sexy en bikini, il faut bosser dur.
Dans l’ensemble de ses chansons précédentes, le mot “dream” revient 29 fois, tandis que “try” est cité 78 fois et “believe” 48 fois. De toute façon, Britney semble assumer ces valeurs: dans Piece of Me (Blackout, 2007), elle répétait au fil des couplets: “I’m miss American Dream since I was 17” (Je suis miss “rêve américain” depuis que j’ai 17 ans).
Toi d’abord
Par ailleurs, il apparaît que Britney Spears aime particulièrement s’adresser à quelqu’un dans ses chansons. En l’occurrence, il s’agit souvent d’un garçon, qui lui manque et à qui elle confie ses tourments. Les statistiques sont implacables: les mots “You” et “Your” reviennent 2265 fois sur toute sa discographie.
Pas si bitch
Si elle a définitivement adopté le “It’s Britney Bitch” (qu’elle utilisait encore l’année dernière dans son duo avec Will.i.am), elle ne l’a finalement prononcé que deux fois dans ses sept précedents albums: dans Gimme More (Blackout, 2007) et dans Lace and Lather (Circus, 2008). Reste que le premier single de son nouvel album, Work B**ch, promet déjà de faire évoluer les stats.
Dossier réalisé par Justine Charlet, Faustine Kopiejwski, Myriam Levain, Caroline Piquet, Stéphanie Semedo et Laura Soret
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