Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
Sa ville, Fréjus, fait partie des terres de conquête du Front national (FN). Mais à 31 ans, Elsa Di Méo, en tête de liste de la gauche rassemblée (et très bien placée dans les sondages), refuse de se laisser impressionner par les bons scores de l’extrême droite, qui a remporté 45% des suffrages aux dernières législatives. Pour elle, l’enjeu est ailleurs: mettre fin à la culture de l’affairisme qui pollue la politique locale.
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Ton premier meeting?
C’était vendredi soir et ça s’est très bien passé, malgré la pluie et le froid. La salle était archi-comble, l’attention au maximum et j’ai eu droit à une quasi standing ovation!
Ta première promesse de campagne?
Remettre de l’éthique au sein de la gestion de la ville. On m’a souvent dit que je n’arriverais jamais à faire tomber le système, et pourtant je m’y suis attaquée et des procédures ont été lancées. Je suis signataire de la charte Anticor destinée à réinjecter de la transparence au sein de la politique: pour moi, c’est la première façon de recréer de la confiance envers le personnel politique.
Ton premier discours?
Chaque discours est un peu une première fois, car pour réussir, il faut être dans la vérité du moment. Ce qui compte, ce n’est pas le spectacle mais la conviction, et j’ai l’impression que les femmes sont plus attentives à cette dimension de sincérité. Dans une élection municipale, c’est particulièrement important, car plus que dans n’importe quel autre scrutin, il y a un rapport très affectif à l’électorat, une vraie relation de proximité.
“Ce que j’aime dans le porte-à-porte, c’est qu’on ne peut pas faire semblant, c’est le meilleur exercice de démocratie directe.”
Ton premier porte-à-porte?
On n’a pas vraiment arrêté depuis les législatives de 2012. On en fait trois à quatre par semaine et on a innové en fabriquant un accroche-porte avec ma photo et mes coordonnées, qu’on suspend à la poignée quand les habitants ne sont pas là. Et ça marche, ils nous rappellent! Ce que j’aime dans le porte-à-porte, c’est qu’on ne peut pas faire semblant, c’est le meilleur exercice de démocratie directe. Par ailleurs, on rencontre des personnes qu’on ne verrait jamais si on n’allait pas les chercher chez elles.
Ton premier marché?
À Fréjus, il y en a trois par semaine, mais on y va surtout le dimanche matin. C’est un passage obligé et on y est présents, mais les contacts sont moins riches qu’en porte-à-porte.
Ta première déconvenue?
Il y en a toujours, mais le propre des déconvenues, c’est qu’on ne les raconte pas (rires).
Ta première interview?
Pour cette campagne, c’était dans Var-Matin mais, comme d’habitude, je n’en étais pas contente, je trouve que la presse locale est trop orientée. Depuis, j’ai donné pas mal d’interviews pour des articles sur le FN. Malheureusement, je trouve que la vision qu’on a de ce parti au niveau national est en décalage avec la réalité locale. Le FN ne me fait pas peur et ne parler que de lui, c’est confisquer le débat aux fréjusiens.
“Je viens d’accoucher et même si ce n’était un secret pour personne ici, je n’avais pas envie d’apparaître enceinte sur les affiches.”
Ton premier tweet?
Je ne suis pas bonne sur Twitter, car je suis beaucoup trop bavarde pour 140 signes (rires). Je me sers beaucoup plus de Facebook pour ma campagne.
Ta première photo officielle?
Je ne la ferai qu’en février: je viens d’accoucher et même si ce n’était un secret pour personne ici, je n’avais pas envie d’apparaître enceinte sur les affiches.
Tes premiers pas en politique?
En 2002, j’étais présidente de l’UNEF et du comité étudiant contre l’extrême droite à Aix-Marseille et j’étais responsable des manifs anti-FN entre les deux tours de l’élection présidentielle. J’ai été invitée sur un plateau télé avec Martine Aubry, qui m’a demandé ce que j’allais faire après les manifs, en m’encourageant à mettre les mains dans le cambouis pour faire changer les choses. J’ai adhéré au Parti socialiste juste après.
Premier ou deuxième tour?
Je me vois surtout au troisième tour, le jour de l’élection du maire! Mais ça, c’est aux fréjusiens d’en décider.
Ton/ta premier (e) fan?
Je sais que c’est cul-cul mais je vais dire mon mari. Il se trouve que je suis mariée à mon secrétaire de section, donc c’est à la fois mon premier fan, mon premier militant et mon premier soutien. Il y a une grande solidarité entre nous.
Premier mandat d’une longue série?
Je suis pour la limitation à deux mandats maximum donc je ne me vois pas enchaîner les mandats. Je suis analyste financière à la Caisse des dépôts et j’ai toujours mené de front ma vie professionnelle et mon engagement politique. Je crois qu’il faut alterner les périodes d’engagement en tant qu’élue et en tant que militante.
Propos recueillis par Myriam Levain
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