Deux ans après Carnage, Roman Polanski remet en scène un huis clos. Cette fois, il réalise son rêve en ne dirigeant que deux acteurs: sa femme Emmanuelle Seigner et le fantastique Mathieu Amalric. Trois raisons de se frotter à cette Vénus à la fourrure.
1- Parce que c’est le grand-oncle de Marianne Faithfull qui a inspiré le film
Leopold von Sacher-Masoch, auteur et journaliste autrichien, publia en 1870 La Vénus à la Fourrure. Grâce à ce roman érotique, le grand-oncle de Marianne Faithfull afficha ouvertement ses penchants fétichistes et masochistes. 140 ans plus tard, en 2010, l’auteur américain David Ives s’inspire de ce roman et écrit une pièce de théâtre qu’il appelle tout simplement Venus In Fur. La pièce connaît un grand succès. Cannes, 2012. Durant le festival, Polanski reçoit le texte de la pièce de David Ives, et tombe sous le charme des propositions de Masoch. C’est à son tour qu’il propose sa version de La Vénus à la fourrure.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
2- Parce que ça va mettre en colère la PETA
Alors qu’aujourd’hui, les fétichistes de la fourrure dialoguent avec passion sur Doctissimo, ce fantasme tactile et chaleureux nous est livré avec douceur par Roman Polanski. Dans La Vénus à la fourrure, la toison est un élément central car, qui la porte détient le pouvoir. On se déplace avec la fourrure, on habille l’autre avec elle, on la caresse, on danse avec, on s’y réchauffe. Réelle ou synthétique, à vous de choisir.
3- Parce que c’est plus intelligent que “50 Shades Of Grey”
La Vénus à la fourrure, c’est un film, une pièce de théâtre dans un film et un metteur en scène, Thomas (Mathieu Amalric) qui fait passer une audition à Vanda (Emmanuelle Seigner). Polanski brouille les frontières entre mises en abîme et jeux d’acteurs ambigus. On finit par ne plus savoir ce qui se joue réellement. Et dans ce trouble créé, les rôles se confondent. Dominé devient dominant. Thomas devient Vanda et Vanda devient Masoch. Amalric devient Seigner et Seigner devient Polanski. C’est avec beaucoup de calme et de chaleur que les acteurs proposent leur version du sadomasochisme. Et comme dirait Vanda: “Le sadomasochisme, je connais, je travaille au théâtre!”.
Jules Marco
{"type":"Banniere-Basse"}