Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
Auteure du livre Pourquoi les banlieues sont de droite, Camille Bedin est convaincue que l’équipe majoritairement communiste qui dirige Nanterre n’apporte pas les bonnes réponses aux problématiques de ses habitants. C’est donc en challengeuse qu’elle a décidé, à 28 ans, de se présenter à la prochaine élection municipale dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine, où elle est tête de liste UMP.
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Ton premier meeting?
Je n’en ai pas encore organisé dans le cadre de ma campagne. C’est volontaire car je trouve les réunions de micro-quartiers et le porte-à-porte beaucoup plus efficaces.
Ta première promesse de campagne?
Elle concerne l’éducation. Je veux faire progresser le niveau scolaire de Nanterre qui est très bas. Le taux d’incivilité dans les écoles y est également très fort et il n’y a aucune mixité sociale, ce qui est terrible pour l’égalité des chances. Résultat, les familles mettent leurs enfants dans la seule école privée de la ville quand elles le peuvent, ou bien les scolarisent en dehors de Nanterre pour le secondaire. Je suis moi-même jeune maman et je vois à quel point les familles sont désespérées par rapport aux écoles.
Ton premier porte-à-porte?
Je m’en souviens très bien car c’était suite à l’annonce de l’expulsion de trois familles de leur pavillon pour construire une barre d’immeubles à la place. On a été très bien accueillis, comme la plupart du temps: c’est rare qu’on reçoive un mauvais accueil.
Ton premier marché?
Avant cette campagne, mon équipe et moi y allions déjà tous les dimanches. Maintenant on y va aussi le samedi. Ce que j’entends le plus souvent: on me félicite de proposer une alternative au Parti communiste.
Ta première déconvenue?
Récemment, on m’a demandé si je n’étais pas trop jeune pour devenir maire. Derrière la question de la jeunesse, il y a la question de la compétence, or cela n’a rien à voir. Mais j’essaye de voir le côté positif de cette critique: si les gens se posent cette question, c’est qu’ils commencent à se projeter et à m’envisager comme maire potentielle.
Ta première interview?
C’est Le Parisien qui a annoncé le premier ma candidature. Je sens malheureusement qu’ils pensent que c’est perdu d’avance et qu’il n’y a pas d’enjeu. Je veux montrer que ce n’est pas le cas, qu’il y a un enjeu.
Ta première photo officielle?
Elle n’a pas encore été prise mais le sera bientôt. Je vais essayer qu’elle soit le plus sincère et fiable possible mais, pour être honnête, je ne considère pas que ce soit la clé de ma campagne.
Tes premiers pas en politique?
C’était à l’UMP Sciences Po quand j’étudiais là-bas. Je viens d’une famille de gauche qui a fait mai 68, a voté Mitterrand puis est devenue sarkozyste. Moi aussi, je suis venue à la politique grâce à Nicolas Sarkozy, j’ai toujours été sensible à son discours sur l’égalité des chances, la réussite par le travail et le mérite. C’est particulièrement vrai en banlieue et c’est pourquoi je crois qu’elles sont de droite. Les valeurs dominantes sont libérales puisque les jeunes rêvent de gagner de l’argent et il existe en même temps un certain conservatisme sur la question de la famille, le respect des anciens.
Ton / ta premier(e) fan?
Mon mari, et je suis aussi sa première fan. D’ailleurs, c’est mon directeur de campagne: il n’est pas aussi engagé politiquement que moi mais il connaît très bien Nanterre. Cette campagne, c’est un projet commun qu’on est heureux de mener ensemble, car on est très complémentaires dans le travail.
Premier ou deuxième tour?
Deuxième tour, j’y crois! Si on est au deuxième tour avec une bonne dynamique, ce sera la première fois qu’il y a une véritable alternative à Nanterre.
Premier mandat d’une longue série?
Je suis contre le cumul des mandats dans le temps, donc je n’aspire pas à enchaîner les mandats au même poste. Même si je veux faire de la politique, je veux continuer à travailler (ndlr: Camille Bedin est responsable e-education dans une société d’éducation), sinon on est trop vite déconnecté des réalités. En tant que mère de famille, salariée et habitante de Nanterre, je connais bien les problématiques de la ville.
Propos recueillis par Myriam Levain
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