Le « campus » des jeunes sarkozystes a ouvert ses portes vendredi à Marseille. Mais Jean-Pierre Raffarin a joué les tontons flingueurs. Tant pis pour l’unité.
Selon Jean-François Copé, les universités d’été du PS, il y a une semaine, avaient été « d’une violence démentielle ». Le secrétaire général de l’UMP a promis que le « campus » du parti sarkozyste qui s’est ouvert vendredi à Marseille serait « l’anti-La Rochelle », une grande démonstration d’unité, en rangs serrés derrière Nicolas Sarkozy. Patatras, sous le ciel bleu azur de la côté méditerranéenne, l’image de rassemblement a volé en éclats quelques heures seulement après l’arrivée des ténors de l’UMP sur le Vieux Port.
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C’est tout d’abord Patrick Devedjian, en délicatesse avec Nicolas Sarkozy pour cause de bagarre dans les Hauts-de-Seine, qui a critiqué dans Le Monde l’absence d’un « grand projet de société » pour l’élection de 2012. Et puis, Jean-Pierre Raffarin a fait sa grosse colère, tétanisant un peu l’ambiance à Marseille. L’ancien Premier ministre a été critiqué avec virulence par Nicolas Sarkozy lors du petit déjeuner de la majorité, jeudi. Jean-Pierre Raffarin, fan absolu du Futuroscope, avait jugé peu pertinente l’augmentation de la TVA sur les parcs à thème, décidée par le gouvernement dans le cadre de son plan de rigueur.
« Les déclarations brutales à mon endroit, en mon absence, de Nicolas Sarkozy au cours du petit-déjeuner de la majorité sont surprenantes et méritent clarification. D’ici là, je me place en congé de cette instance dite de concertation », a sèchement commenté Jean-Pierre Raffarin sur son blog.
L’ancien Premier ministre est attendu samedi matin à Marseille. Le comité d’accueil va être sympa ! L’ultra-sarkozyste Lionnel Luca a déjà donné le ton: « de la part d’un has been c’est très grave ». « C’est le club des aigris. On ne demande pas des explications au président de la République », a ajouté le député « ultra » de la Droite populaire.
Nadine Morano, la ministre de l’Apprentissage, a voulu apaiser les esprits. « Franchement, c’est un petit accès d’humeur par rapport à ce qui s’est passé à La Rochelle. » Histoire aussi de remettre tout le monde dans l’axe. Car la consigne de Nicolas Sarkozy pour ce week-end marseillais, c’est de taper sans relâche sur le Parti socialiste. Affiches, T-shirts brocardent le trio Hollande-Royal-Aubry.
A la tribune, Renaud Muselier, député de Marseille, s’en est pris au député de Corrèze et à la maire de Lille, tous deux anciens premiers secrétaires du PS, en les accusant d’avoir couvert les « dysfonctionnements » de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, placée au centre de l’affaire Guérini. Un tract distribué par la fédération UMP des Bouches-du-Rhône appelle même à voter… Arnaud Montebourg, « le candidat qui ne met pas les problèmes sous le tapis » !
Hélène Fontanaud
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