Les municipales 2014 sont pour elles l’occasion de passer en première ligne. Qu’elles soient têtes de liste ou dans la garde rapprochée de candidats d’envergure, elles nous dévoilent les coulisses de leur campagne.
A 26 ans, Aurore Bergé est déjà une vieille briscarde de la politique puisqu’elle milite depuis l’âge de 16 ans. Passée par les Jeunes Pop où elle a été très active, elle est aujourd’hui membre de l’UMP et brigue la mairie de Magny-les-Hameaux, une ville de 9000 habitants des Yvelines. Elle s’est prêtée au jeu de l’interview “premier mandat”.
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Ton premier meeting?
C’était le 18 septembre, au moment où j’ai été officiellement investie par l’UMP. J’avais invité Gérard Larcher. C’est toujours stressant une réunion publique, car on se demande si les gens viendront, on a peur que la salle soit vide. Finalement, il y a eu beaucoup de monde, et ça s’est très bien passé. A tel point que j’ai improvisé un discours!
Ta première promesse de campagne?
La sécurité des habitants de Magny. Le maire est le garant de la sécurité et de la tranquillité d’une ville, et il me paraissait évident de la mettre en tête de mes engagements.
Ton premier discours?
Comme je le disais, je l’ai improvisé lors de mon premier meeting. J’ai senti qu’il y avait une atmosphère propice, les discussions étaient animées, et voilà, je me suis lancée. De toute façon, je n’ai jamais de notes, je n’aime pas lire un papier, je trouve que ça crée une distance, et qu’on est toujours moins crédible quand on doit se raccrocher à un document.
Ton premier porte-à-porte?
J’en avais déjà fait souvent, notamment pour les campagnes de Nicolas Sarkozy, mais c’est très différent de le faire pour sa propre candidature. Quand on fait campagne pour quelqu’un d’autre, on se cache derrière ce candidat, tandis que là, soit je plais, soit je ne plais pas, ça ne dépend que de moi. Le porte-à-porte, c’est ce qu’il y a de plus difficile, car on entre dans l’intimité des gens. Ce n’est pas comme une réunion publique ou un marché, où les gens viennent vers moi.
Ta première interview?
Quand j’ai officialisé ma candidature au printemps. J’ai répondu presque simultanément aux questions de TVFil 78 et Les Nouvelles des Yvelines, les médias locaux de mon département. C’est un exercice que j’aime bien.
Ton premier marché?
Il n’y a plus de marché à Magny, du coup je n’en ai pas fait. Mais, indépendamment de la campagne, je trouve ça important d’en recréer un si je suis élue, car c’est un lieu de vie et de mixité sociale comme il y en a peu. C’est comme le RER à 18h: toutes les professions et tous les milieux y sont représentés.
Ta première déconvenue?
Pour l’instant, je n’en ai pas eue, il faut dire que j’ai un caractère très optimiste. Mais je sais qu’il y en aura, je ne suis pas naïve. La politique, ce sont des relations humaines comme les autres, mais complètement exacerbées: les joies le sont, et les déceptions aussi.
Ta première photo officielle?
C’était horrible! On l’a faite au printemps et je n’ai pas arrêté de me demander quelle veste j’allais porter, si je gardais mes lunettes ou si je me lâchais les cheveux. On ne dirait pas comme ça, mais c’est hyper important. Cette image, c’est celle que je vais renvoyer pendant plusieurs mois: il faut qu’on puisse m’envisager comme maire, et il faut aussi que je me sente à l’aise avec. C’est quand même un peu bizarre de se promener dans sa ville et de voir des photos de soi partout.
Tes premiers pas en politique ?
J’avais 16 ans, et c’était au lendemain du 21 avril 2002. Je me souviendrai toute ma vie de ce soir, où je regardais les infos avec mes parents et où ma mère s’est mise à pleurer. Les jours suivants, je trouvais les autres très attentistes et j’ai eu des débats houleux au lycée. C’est là que j’ai décidé de m’engager, pour l’UMP et contre le FN.
Ton/ta premier(e) fan ?
Mes parents, qui ont vu naître mon engagement et m’ont toujours soutenue, alors qu’ils ne sont pas de droite. Dans mon entourage proche, j’ai beaucoup de gens qui n’ont pas les mêmes idées que moi.
Premier ou deuxième tour?
Deuxième, je l’espère. Mais il est probable qu’il n’y ait que deux listes, donc un seul tour, dans ma commune.
Premier mandat d’une longue série ?
Inch’Allah. A priori, j’ai envie de faire de la politique et de continuer, mais c’est un chemin long et tortueux, et je sais qu’en étant jeune et femme, on me pardonnera certainement moins d’erreurs qu’à d’autres. Cette élection n’est qu’une première étape, à moi de faire mes preuves.
Propos recueillis par Myriam Levain
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