Dans la série de documentaires Fashionista, la journaliste Audrey Chazal fait le tour du monde de la mode. Rencontre.
Elle partira au Kazakhstan dans quelques jours, puis rejoindra la Turquie mi-novembre: à 34 ans, Audrey Chazal passe son temps à parler mode autour du monde. La jeune femme, titulaire d’un DEA en économie internationale et d’un autre en médias, est devenue journaliste un peu par hasard. Mais elle a toujours eu le goût du voyage: “Je voyage beaucoup depuis que je suis toute petite et j’ai toujours eu envie de raconter les histoires des autres en voyageant”, explique-t-elle. C’est une rencontre avec Antoine Robin qui lui mettra le pied à l’étrier. Ce dernier est à l’époque à la tête de l’agence de presse Upside Télévision et propose à Audrey Chazal de travailler sur Dans tes yeux, une émission de reportages autour du monde présentée par la journaliste aveugle Sophie Massieu. Depuis juin 2015, Antoine Robin et Audrey Chazal sont de nouveau réunis au sein de Spicee, chaîne de documentaires sur le Web cofondée par le premier. Ensemble, ils ont lancé Fashionista, une série de documentaires de 52 minutes où Audrey Chazal décrypte la mode autour du monde. Rencontre avec une mode-trotteuse.
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Comment as-tu eu l’idée de te lancer dans Fashionista?
L’idée vient d’Antoine. Moi je n’ai jamais été une spécialiste de la mode, je suis juste une fashion victim parisienne. (Sourire.) Mais il me semble que la mode est beaucoup moins futile qu’il n’y paraît. C’est un excellent vecteur pour raconter l’état d’une société, parler des femmes et de leur place dans le monde, mais aussi de l’économie en général. Par exemple, comment cela fonctionne dans les pays où il n’y a pas d’argent, ni pour les designers ni pour les clients?
Quels pays as-tu déjà visités?
Pour l’instant, on est allés en Birmanie, au Botswana et en Ukraine. Ce dernier voyage était peut-être le plus bouleversant, car c’est un pays en guerre. Même si je suis partie sans avoir peur qu’on se prenne une bombe, on est forcément rattrapé par la situation. Certains se sentent coupable de faire de la mode mais continuent à créer pour préparer l’avenir du pays. Ils ont une envie de vivre qui est très émouvante. J’ai quitté le pays avec les larmes aux yeux.
Comment choisis-tu tes destinations?
L’idée de départ, c’est de visiter des pays qu’on ne connaît pas trop et qui vont surprendre, des endroits où c’est étonnant de faire de la mode ou des pays où la situation politique est compliquée. Je pars par exemple au au Kazakhstan le 3 novembre et là-bas, ils désignent leur gouvernement comme une “dictature cool”. J’avoue que je n’ai pas très bien compris le concept, mais je verrai bien sur place. (Rires.)
Quel pays rêverais-tu de couvrir?
J’adorerais aller en Corée du Nord. Il n’y a pas de fashion week à proprement parler, mais ils organisent des défilés pour présenter les tailleurs de l’année et les costumes traditionnels. Je suis sûre qu’il y a de quoi dire: même la longueur des jupes doit raconter quelque chose là-bas, tout est si contrôlé!
Propos recueillis par Faustine Kopiejwski
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