À l’occasion de la sortie du film Ex Machina d’Alex Garland, qui met en scène une intelligence artificielle prénommée Ava, passage en revue de huit films et séries qui mettent en scène des femmes-robots.
Avec Ex-Machina, en salles ce mercredi 3 juin, Alex Garland, à qui l’on doit, entre autres, les scénarios de 28 Jours plus tard et La Plage, renoue avec un personnage récurrent dans l’histoire du cinéma: celui de la femme-robot. Un personnage qui incarne, au fil du temps, un reflet de certains clichés et idées préconçues associés aux femmes. Retour sur huit œuvres qui figurent cette idée de femme-robot.
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Metropolis, de Fritz Lang (1927)
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Qui est-elle? Un “Maschinenmensch” dans la langue de Goethe, soit un être humain-machine. Dans le chef-d’œuvre de Fritz Lang -dont l’épouse Thea Von Harbou a co-signé le scénario-, cette femme-robot prend les traits de la pure et pacifique Maria. Cette dernière appelle les ouvriers à l’apaisement, dans un monde futuriste où l’expression “lutte des classes” prend tout son sens.
Ce qu’elle incarne: Alors que Maria peut agacer les plus cyniques avec son regard naïf et son look de bergère craintive, son double robotique est bien plus explosif et invite les hommes à tous les excès. Elle symbolise la science et le progrès, qui portent l’homme vers sa chute.
The Stepford Wives, de Bryan Forbes (1975)
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Qui sont-elles? Une bande de “desperate housewives” qui vivent dans la petite ville de Stepford, Connecticut. Soumises à leurs puissants maris, dénuées de sens critique et d’ambition, ces femmes poussent le concept de la femme au foyer à son paroxysme le plus cauchemardesque. Au point que le doute nous assaille: sont-elles vraiment humaines?
Ce qu’elles incarnent: Vilipendé par les féministes au moment de sa sortie, le film peut pourtant s’apparenter à une satire féroce du sexisme. Ira Levin, l’auteur du livre éponyme dont le film est inspiré (et qui avait aussi signé le roman Rosemary’s Baby), avait d’ailleurs utilisé une citation de Simone de Beauvoir en guise d’épigraphe.
Blade Runner, de Ridley Scott (1982)
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Qui est-elle? Rachel, un réplicant aux allures de poule de luxe évoluant dans le Los Angeles interlope de 2019.
Ce qu’elle incarne: Alors que toutes ses autres copines réplicantes débordent d’imagination avec leurs tenues de cagoles intergalactiques et misent tout sur la transparence, Rachel préfère les fourrures couvrantes et luxueuses et les coupes strictes. Docile et soumise à son créateur, elle va passer sous la protection du Blade Runner Deckard, et s’épanouir sous son statut de nouvelle “femme de”. On a déjà vu destin plus passionnant.
Terminator 3, de Jonathan Mostow (2003)
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Qui est-elle? Une androïde venue du futur répondant au poétique sobriquet de T-X.
Ce qu’elle incarne: La T-X n’est pas vraiment commode. Alors que le T-101, incarné par l’irremplaçable Arnold Schwarzenegger, a mis fin à ses envies de meurtre sur la personne de John Connor, la donzelle à circuit imprimé est d’un autre avis. Elle met toutes les chances de son côté en tuant enfant et fiancé ennuyeux mais innocent, et en gonflant la taille de ses seins pour venir à ses fins. Bref, une bimbo-robot bien vénère, qui a décidé d’en découdre avec l’espèce humaine.
Her, de Spike Jonze (2014)
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Qui est-elle? Samantha -dont la présence à l’écran est réduite à une simple voix, celle de Scarlett Johansson-, est un programme informatique qui s’adapte aux personnalités de son utilisateur. Theodore Twombly en tombe éperdument amoureux suite à une rupture difficile.
Ce qu’elle incarne: La femme parfaite, qui colle exactement aux attentes de ces messieurs. La plus bonne de la plus bonne de tes copines, dont l’absence de représentation physique laisse place à tous les fantasmes. Mais, problème, elle est on ne peut plus volage et présente un nombre d’amants affolants. Il s’agit de la fille enviée et détestée par les autres filles du lycée que tous les garçons rêvent de conquérir, sans jamais y arriver.
Ex Machina, d’Alex Garland (2015)
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Qui est-elle? Ava est une machine au joli minois (celui d’Alicia Vikander, actrice suédoise en passe de devenir incontournable), qui doit son existence, mais aussi une vie de calvaire, à son créateur Nathan, un scientifique mystérieux et inquiétant.
Ce qu’elle incarne: Une jeune femme qui, elle aussi, colle parfaitement à la personnalité du jeune Caleb, informaticien invité par Nathan pour rencontrer la belle. Fausse ingénue qui ne connait le monde qu’à travers des données, elle va user de ses charmes pour pouvoir sortir du laboratoire de son père créateur, et ira jusqu’à commettre l’irréparable.
Code Lisa, de Tom Spezialy et Alan Cross (1994)
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Qui est-elle? Tout comme dans Une Créature de rêve, le film de John Hughes dont est tiré cette série, Lisa est tout droit sortie d’un ordinateur. Plus précisément, elle est la création de deux jeunes rebuts du lycée, Wyatt et Gary, qui ont quelques difficultés avec les filles.
Ce qu’elle incarne: Elle représente la fille idéale. Bien roulée, intelligente, avec du caractère et dotée de pouvoirs magiques, elle sort toujours ses deux créateurs de la tourmente. On regrette qu’elle n’ait qu’un rôle d’outil dans la série, de faire-valoir aux deux protagonistes, et pas celui de personnage central.
Real Humans, de Lars Lundström (2012)
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Qui sont-elles? Il existe deux types de robots-femmes dans la série suédoise Real Humans: celles qui servent les êtres humains et les autres, qui pour échapper à cette situation font le choix de la clandestinité.
Ce qu’elles incarnent: Des stéréotypes exacerbés: des ménagères soumises, des prostituées rampantes et des femmes vengeresses prêtes à tout pour arriver à leurs fins. Des personnages qui tranchent avec les autres rôles de femmes humaines qui sont, quant à elles, relativement libérées de ces schémas.
Lisa A.
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