L’épidémie étrange de Between, le monde des hackers de Mr. Robot ou la cousine de Superman, alias Supergirl: on a visionné les pilotes de huit nouvelles séries américaines et on vous donne notre verdict.
Do’s
Between
Le pitch: Dans la petite ville américaine de Pretty Lake, une étrange épidémie se propage. Elle tue tous les adultes (ou presque) de plus de 21 ans. Ces derniers succombent, un par un, à ce mal méconnu. Leur mort, en seulement quelques secondes, est impressionnante. Seul symptôme commun: les contaminés saignent abondamment du nez après quelques convulsions. L’État décide alors de barricader la ville pour empêcher toute autre contagion sur le territoire. Wiley Day, fille adolescente du pasteur, est contrainte d’accoucher pendant cette quarantaine.
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Pourquoi on regarde: C’est assez bien ficelé. Le scénario est efficace et la pression de rigueur, au rendez-vous. On se demande combien de temps vont survivre les protagonistes. Surtout, l’histoire de l’héroïne enceinte, qui donne son bébé à l’adoption en échange d’une somme d’argent, intrigue. Seul bémol, on pense immanquablement à un autre succès, Under the Dome, série tirée d’un livre de Stephen King. Rappelez-vous le principe de ce show: un étrange dôme sépare la ville du reste du monde et empêche ses habitants de s’en échapper, pour le meilleur et pour le pire.
Où et quand: Sur City et Netflix depuis le 26 mai.
Mr. Robot
Le pitch: Eliott a des difficultés pour se “connecter” à son entourage. Très secret, le garçon, qui souffre aussi d’hallucinations, est un hacker hors pair. C’est ainsi qu’il parvient à créer des liens et protéger ceux qu’il aime. Le jeune homme est un jour recruté par un mystérieux Mr. Robot pour détruire l’entreprise dont il doit empêcher les attaques informatiques.
Pourquoi on regarde: Sans hésitation pour Eliott, le personnage principal envoûtant, remarquablement interprété par Rami Malek. Le jeune homme, programmeur le jour et hacker la nuit, nous plonge dans ses pensées. Et c’est passionnant. On suit ainsi ses réflexions et on imagine son passé trouble et douloureux. Christian Slater est également de la partie. Le pilote nous montre le monde des hackers et n’est pas sans rappeler les Anonymous.
Où et quand: Sur USA Network dès le 24 juin.
Unreal
Le pitch: On suit les coulisses d’une émission de télé-réalité qui ressemble à s’y méprendre au Bachelor. Rachel, jeune productrice qui a pété les plombs quelques mois plus tôt, est de retour sur le plateau. Son job? Manipuler les candidats pour obtenir les séquences les plus juteuses, et les secrets les plus inavouables. Dans ce jeu cruel, elle travaille avec son ex-petit ami, fiancé à une autre, et une productrice toute puissante sans une once d’humanité.
Pourquoi on regarde: Unreal montre une télé-réalité plus vraie que nature, où justement rien n’est vrai. La série interroge notre éthique. Jusqu’où peut-on aller pour obtenir les meilleures images? Rachel est excellente dans ce qu’elle fait: utiliser les candidats. Elle le fait certes un peu à contre-cœur, mais le show montre habilement à quelle point cette toute puissance sur les candidats est jouissive et donc dangereuse. Le casting est impeccable avec le retour de Shiri Appleby, héroïne mythique de Roswell, aperçue récemment dans Girls en ex-petite copine d’Adam, et surtout Constance Zimmer, vue dans House of Cards, impeccable.
Où et quand: Depuis le 1er juin sur Lifetime.
The Whispers
Le pitch: Une étrange force apparaît sur la Terre, et pousse certains enfants à commettre l’irréparable, en leur faisant croire qu’ils jouent à un jeu inoffensif. Claire Bennigan (Lily Rabe) est chargée d’interroger ces enfants assassins. Elle comprend vite qu’ils sont manipulés. Mais par qui? Pendant ce temps, l’avion de son époux, qui se serait écrasé trois mois plus tôt en Antarctique, est retrouvé dans une étrange force magnétique, en plein désert du Sahara.
Pourquoi on regarde: Le show est efficace. Lily Rabe a la bonne partition pour convaincre et émouvoir. On se doute que la force maléfique est extraterrestre, ou en tout cas paranormale. Surtout, les personnages principaux ont une histoire complexe et passionnante, dont on entrevoit seulement les prémices. On retrouve Barry Sloane, vu dans Revenge, et Kristen Connolly de House of Cards. On attend impatiemment la suite de cette série produite, entre autres, par Steven Spielberg.
Où et quand: Depuis le 1er juin sur ABC.
Impastor
Le pitch: Buddy Dobbs est un joueur invétéré et couvert de dettes. Menacé par ses débiteurs et plaqué par sa copine, il décide de se suicider. Mais son sauveur -un pasteur- tombe, par accident, du pont duquel Buddy voulait se jeter. Ce dernier prend alors l’identité de ce pasteur gay dans une petite bourgade.
Pourquoi on regarde: Pour Michael Rosenbaum, qu’on n’avait pas vu depuis son rôle de Lex Luthor dans Smallville, ici dans un registre qui lui correspond: la comédie. C’est sympathique, décalé et surtout critique de la société américaine conservatrice et religieuse. C’est un peu irrévérencieux et ça fait du bien. Surtout, on n’avait pas vu d’impostures à la télévision depuis l’excellent The Riches, incarnés par Eddie Izzard et Minnie Driver, entre 2007 et 2008. Une comédie qui a le mérite d’être (un peu) originale, en comparaison aux autres pilotes du genre.
Où et quand: Dès le 15 juillet sur TV Land.
Don’ts
Supergirl
Le pitch: La cousine de Superman, de 13 ans son aînée, Kara Zor-El, est envoyée sur Terre pour accompagner et aider son petit cousin, alors bébé. Problème: pendant son voyage intergalactique, elle reste bloquée des années dans l’espace -endormie et sans prendre une ride, soit dit en passant. Lorsqu’elle arrive enfin à destination, Superman est devenu un adulte et a déjà révélé ses pouvoirs au grand public. Supergirl décide finalement onze ans plus tard de se rendre utile pour défendre sa ville après des années d’anonymat.
Pourquoi on évite: Certes, voir une superhéroïne tenir enfin le haut de l’affiche fait plaisir, surtout après l’échec cuisant de Bionic Woman en 2007, mais c’est loin d’être suffisant. La série ressemble plus à une comédie romantique qu’à autre chose. L’héroïne est timide, mal dans sa peau et pas très pertinente. Kara Zor-El, incarnée par Melissa Benoist, est trop ordinaire. Dommage, un peu de complexité n’aurait rien gâché. Car, dans ce scénario, tout est superficiel. Seul point positif, le show distille du féminisme. En effet, Supergirl est la femme providentielle et le modèle pour de nombreuses petites filles. Autre bon point, et c’est suffisamment rare pour être remarqué, les femmes sont majoritaires dans le casting. Enfin, la série voit le retour de Calista Flockhart, ex-Ally McBeal et ex–Kitty Walker dans le soap Brothers and Sisters.
Où et quand: En novembre sur CBS. Il faudra attendre quelques mois, le pilote ayant fuité bien trop tôt.
Stitchers
Le pitch: Kirsten Clark est une jeune femme aussi brillante qu’elle est antipathique et arrogante. La jeune étudiante a une maladie très particulière. Elle est incapable de ressentir des émotions et de réaliser que le temps passe. Cette condition lui permet d’être recrutée par une agence secrète de l’État pour visiter les souvenirs de personnes récemment décédées.
Pourquoi on évite: L’intrigue, l’agence secrète, le recrutement: tout donne une impression de réchauffé. Les ficelles sont très grosses. Difficile aussi de s’attacher au personnage principal, si peu sympathique et charismatique. Seul bon point, le casting est plutôt neuf. C’est rafraîchissant.
Où et quand: Depuis le 2 juin sur ABC Family.
Crowded
Le pitch: Les parents de deux vingtenaires se retrouvent coincés à la maison avec leurs filles, revenues au bercail après des échecs sentimentaux et professionnels. Ces derniers doivent désormais composer avec leurs deux grandes adultes, qui en plus ne s’entendent pas. Pour corser le tout, les grands-parents irritants font aussi leur retour pour s’occuper de leur très chère progéniture.
Pourquoi on évite: Comme toutes les récentes comédies américaines, notamment Your Family or Mine, on est constamment dans le cliché. Les personnages sont des stéréotypes ambulants. Mais contrairement à Modern Family, le trait est grossier et les dialogues rares. Conclusion, ça ne fonctionne pas. On sourit à peine et rarement. Dommage car le casting était indéniablement le point fort de cette comédie. On retrouve notamment Carrie Preston, vue dans True Blood et The Good Wife, et Miranda Cosgrove, ex-héroïne de la série pour préados ICarly. Surtout, l’un des producteurs, Sean Hayes, n’est autre que l’inoubliable Jack McFarland dans Will and Grace.
Où et quand: prochainement sur NBC.
Charlotte Lazimi
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