Une fresque sexiste a été découverte sur les murs du CHU de Clermont-Ferrand, provoquant la colère du ministère de la Santé, directement visé, et d’Osez le Féminisme!, qui ont obtenu la suppression du dessin outrageant.
Osez le féminisme! a eu gain de cause: la peinture murale représentant un viol collectif et médiatisée depuis ce matin va être effacée de murs de l’hôpital Gabriel Montpied à Clermont-Ferrand. C’est l’avocat du syndicat des internes de Clermont-Ferrand, Me Jean-Sébastien Laloy qui l’a annoncé cet après-midi et a indiqué: “Le président du syndicat des internes de Clermont-Ferrand regrette la diffusion de cette peinture murale qui n’avait pas vocation à sortir de la sphère privée. Il condamne l’image dégradante des femmes et des médecins qui est véhiculée et assure qu’à aucun moment la ministre de la Santé n’est représentée dans ce détournement déloyal et choquant.”
On savait déjà que la loi Santé de Marisol Touraine ne faisait pas l’unanimité chez les médecins -qui ont fait grève pendant les vacances de Noël-, mais la contestation a cette fois pris un tour d’une violence et d’une misogynie inattendues. C’est dans la salle de repos des internes de l’hôpital de Clermont-Ferrand qu’une fresque représentant un viol collectif a été découverte ce week-end, assortie de commentaires directement liés à la loi. Elle représente en effet une Wonder Woman violée par divers superhéros lui lançant “Tiens, la loi Santé!” ou encore “Prends la bien profond”.
Ce sont les bulles, ajoutées récemment, qui permettent de l’interpréter très clairement comme une protestation contre la loi Santé et contre Marisol Touraine.
Initialement postée sur la page Facebook “Les médecins ne sont pas des pigeons”, la photo de la fresque a été très vite retirée. En fait, le dessin existerait depuis longtemps (Oui, les salles de garde de nos hôpitaux sont d’une rare violence envers les femmes), et ce sont les bulles, ajoutées récemment, qui permettent de l’interpréter très clairement comme une protestation contre la loi Santé, contre Marisol Touraine en tant que ministre, mais aussi en tant que femme, puisque la superhéroïne agressée la symboliserait.
La violence machiste de cette représentation n’a pas échappé à Osez le Féminisme!, qui appelait le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) à “faire supprimer cette fresque” et à “agir vis-à-vis de ses auteurs”. C’est chose faite, mais cet épisode affligeant illustre, hélas, une fois de plus, la banalité du sexisme.
C.T.